dimanche 31 décembre 2023

[ TV ]

ROSETTA STONE
Tomorrow For Us 
('Seems Like Forever' album)
[ Cleopatra records 2019 ]

jeudi 30 novembre 2023

[ SORTIES ]















THE APARTMENTS / Apart
vinyl 
[Talitres]

THE BRIAN JONESTOWN MASSACRE / 2023
10' ep vinyl 
[A Recordings]

ETIENNE DAHO / Only For You 
vinyl couleur - cd 
[Barclay]

DEPECHE MODE / Strange/Strange Too
dvd - blu Ray
[Sony]

DURAN DURAN / Pop Trash
vinyl
[Bmg]

THE EMBASSY / Tacking
vinyl
[Service]

THE EMBASSY / Futile Crimes
vinyl 
[Service]

FELT / Primitive Painters 
10' vinyl
[Cherry Red]

TREVOR HORN / Echoes
vinyl couleur - cd 
[Deutsche Grammophon]

LAIBACH / Nova Akropola Expanded 
Box 3cd
[Cherry Red]

N. CAVE & W. ELLIS / Australian Carnage 
vinyl
[Goliath Records]

LEE HAZLEWOOD / Cowboy In Sweden 
double vinyl 
[Light In The Attic]

LEE HAZLEWOOD / The LHI Years 
double vinyl
[Light In The Attic]

LEE HAZLEWOOD / 13
double vinyl 
[Light In The Attic]

ROSETTA STONE / Seems Like Forever
vinyl couleur 
[Cleopatra]





samedi 11 novembre 2023

[ CHRONIQUE ]


KRISTIN HERSH
Clear Pond Road 
CD/LP 
[ Fire Records ]
15.09.23


Après une carrière entamée à l'adolescence, KRISTIN HERSH, américaine dans l'âme profite d'une expérience souvent décevante du music business qui n'a tout au long des décennies que conforté sa position et sa vision de la musique. Elle considère que la musique est libre et déclare dans un entretien datant de 2014 : 'La musique n'est pas une marchandise, c'est quelque chose que les gens ont gagné en étant humain. Ils ont le droit de l'entendre et de la partager comme ils le font depuis toujours dans les fêtes et les églises'. Autant dire que l'actuel contrat avec Fire Records doit être plutôt précis. 
KRISTIN HERSH est une artiste déterminée et intelligente qui a une approche très personnelle de la musique. Depuis toujours elle crée un style à la fois dissonant et folk traditionnel. On y trouve aussi bien des sonorités ;  post-punk, folk, rockabilly voir country. La tessiture vocale particulière de l'artiste achève de donner une identité et un charme à des compositions tantôt fragiles, tantôt furieuses. Fille de parents professeurs, elle débute à sa demande la guitare à l'âge de neuf ans et forme avec sa demie-soeur Tanya Donelly, Throwing Muses à quatorze. Leur groupe sera la première signature américaine du label anglais 4AD.  Le diamant brut 'Hips And Makers' marque le début d'une prolifique carrière solo en 1994. Neuf autres disque contenant des merveilles suivront à interval régulier. C'est suite à un accident que KRISTIN HERSH dit entendre des sons dans sa tête qu'elle utilise dans ses compositions. Même si les nouvelles sont régulières au travers de ses projets Throwing Muses et 50 FootWave, voilà cinq ans que rien n'était paru sous son nom et le joli 'Possible Dust Clouds' en 2018. 
Le second album pour Fire Records, 'Clear Pond Road' est paru à la fin de l'été et comme presque toujours KRISTIN HERSH est seule à la barre. Qu'il s'agisse des compositions, des textes et de quasi toute l'instrumentation. Ici encore, il s'agit d'expériences personnelles et dieu sait que la dame en a vécu, entre les combats pour conserver la garde d'un de ses fils, sa séparation après vingt cinq ans de mariage et une santé mentale fragile, c'est d'introspection plus que de réelles histoires qui jonchent ce road- movie semi acoustique qu'est 'Clear Pond Road. On y croise des fantômes, des routes désertes et des histoires d'amour. C'est parfois rugueux, parfois angélique, toujours mélancolique, voir même triste. Tout est noué de sincérité et de beauté à fleur de peau. On retrouve cette voix qui ne bouge pas et se fait majoritairement caressante. Le cristallin des guitares domine sur des arpèges qui ne tiennent qu'à un fil, couvrant à peine des mélodies aussi graciles qu'essentielles. Certains regains, redonnent du souffle et ouvrent le ciel pour y laisser éclore une luminosité nouvelle. Les dix nouvelles compositions sont gorgées de vie, d'une vie pas toujours heureuse et facile mais d'une vie mérité. C'est à se demander si ce nouvel album de KRISTIN HERSH n'est pas encore plus personnel tant la sincérité du propos touche à l'intime. Y entrer c'est un peu comme être convié en son foyer, ne sachant pas si c'est vraiment notre place et pourtant cette musique nous nourrit de l'essentiel avec franchise et pureté. Les titres se suivent et offrent leur lot de belles et de très belles surprises. les respirations et les élans sont nombreux. l'inspiration est nette et l'envie intacte. 
Pour KRISTIN HERSH, 'Clear Pond Road' est majoritairement un disque joyeux avec ses passages tristes comme l'effondrement mental et certains moments tragiques de la vie, des moments inévitables. Pour ce nouveau disque KRISTIN HERSH offre une plongé tout en délicatesse dans son univers qui ressemble en de nombreux point au notre. Musicalement on demeure sur des terres connues, des mélodies soyeuses et épurées portées par cette voix si singulière et pourtant si familière. Le niveau d'implication de l'artiste est totale et sa sincérité touche en plein coeur.

[ FREUND ]

vendredi 10 novembre 2023

[ INFOS ]

CRANES /
EPOPEE & RENAISSANCE 

Formé en 1985 à Portsmouth , ville portuaire de la côte sud de l'Angleterre, par la fratrie Shaw, Alison et Jim, CRANES sort une cassette intitulée 'Fuse' en 1986 en guise de carte de visite. Un réalisation autoproduite comprenant sept titres, aujourd'hui très recherchée par les amateurs. Jim Shaw programme divers sons qui viennent enrichir la musique du groupe, il jour de la guitare et de la basse. Alison elle, l'accompagne à la basse, à la guitare et pose sur les compositions cette voix enfantine singulière qui fera rapidement partie de l'ADN de la formation. Un premier mini album six titre paraît  trois ans plus tard, 'Self-Non-Self', attirant l'attention du célèbre John Peel, programmateur à la BBC. CRANES est alors composé de Alison et Jim Shaw, accompagnés de Mark Francombe à la guitare et au clavier , ainsi que de Matt Cope à la guitare. John Peel invitera en 1989 et 1990, la formation à enregistrer deux sessions pour la BBC. Cette même formation à quatre va produira entre 1991 et 1996, cinq albums pour le label Dedicated.
La musique de CRANES est souvent décrite comme un métissage d'art rock, de pop sombre et froide. Après 'Wings Of Joy' en 1991, 'Forever' en 1993, 'Loved' en 1994 et 'Population Four' en 1996, le groupe marque la pause sans certitude de retour juste après la tournée de 1997. Pourtant en 2001, c'est sous la forme d'un duo, Jim et Alison Shaw que CRANES revient sur son propre label, Dadaphonic avec 'Future Songs', un sixième album plus électronique et plus atmosphérique conservant malgré tout l'essence du groupe. Deux autres suivront dans la même veine, en 2004, 'Particles & Waves' et en 2008 le sobrement titré 'Cranes'. Ce disque sera la dernier et le début d'une longue période de silence sans espoir de retour pour le groupe.
Pourtant au printemps dernier, après 15 ans de mutisme, CRANES redonne des nouvelles via les réseaux sociaux. L'annonce de la sortie des BBC sessions sur Dadaphonic par le groupe lui même donne l'espoir d'un véritable retour. En juin 2023, c'est mis en image par Chris Bigg, artiste ayant travaillé avec le regretté Vaughan Oliver pour le label 4AD que paraît aux formats vinyle et cd les 'John Peel Sessions - 1989 - 1990', soit les sept titres captés à la BBC.  Le visuel ne trompe pas et colle parfaitement  à l'atmosphère dégagée par la musique de CRANES. Cette sortie est l'occasion de redécouvrir en version 'live' des compositions inspirées et efficaces au son sec et tranchant. Au moment de cette sortie, deux dates de concerts sont annoncées avec le line-up originel pour célébrer sur scène les 30 ans de l'album 'Forever'. Le groupe jouera une première date à Portsmouth, dans la ville d'origine de CRANES. Une troisième date est d'ores et déjà annoncée à Londres en mai prochain et à la question  posée innocemment sur les réseaux sociaux au groupe de savoir si il était possible qu'un nouvel album de CRANES sorte un jour, la réponse a été : 'Avec le temps, tout est possible'. Qui vivra verra et même si CRANES ne poursuit pas sa renaissance, son héritage est déjà précieux !

mercredi 8 novembre 2023

[ CHRONIQUE ]


P.J. HARVEY
I Inside The Old Year Dying
CD/LP 
[ Partisan Records ]
07.07.23


Il y a sept ans P.J. HARVEY sortait ce qui a failli être son dernier album. 'The Hope Six Demolition Project' (2016), disque âpre et engagé annonçait il déjà la couleur? P.J. HARVEY n'était à cette période sans doute pas au meilleur de sa forme et la tendance s'est confirmée. On l'a disait en panne d'inspiration, pire, en dépression, ne trouvant plus la voie où ne voulant plus faire de musique. Une chose est sûre. Après 25 ans de carrière, l'artiste avait besoin de faire la pause. Dans les années qui on suivi, P.J. HARVEY s'est faite plus discrète, se contentant de quelques apparitions sur des bandes originales. C'est finalement vers l'écriture et un projet en gestation depuis plusieurs années que P.J. HARVEY se tourne. En 2021, elle publie 'Orlam' un long poème narratif rédigé dans le dialecte de Dorset et traduit en anglais avant sa publication. On ne saura pas si c'est 'Orlam' qui a conduit à nouveau la dame du Dorset vers la musique, ou sa rencontre avec le réalisateur britannique Steve McQueen, toujours est-il qu'en 2022 P.J. HARVEY a retrouvé en elle la source de cette inspiration que nul ne peut expliquer. Après sept ans de quasi silence, 'I Inside The Old Year Dying', son dixième album est finalement paru sur un nouveau label, Partisan, en plein coeur de l'été. 
Ce disque est un véritable symbole pour l'artiste et une révolution intérieure. Musicalement c'est une renaissance dans son approche de la musique et elle tourne une page en travaillant avec un label plus indépendant et plus artisanal que Island mettant fin à une collaboration de 30 ans. Aujourd'hui, P.J. HARVEY reste une artiste passionnante pleine de surprises, plus indépendante que jamais. Même si les fans de la première heure et de l'artiste rock qu'elle a pu représenter, risquent d'être déstabilisés à l'écoute de ce nouveau disque, on est surtout subjugué par la poésie que dégage les nouvelles compositions et ce dès le décharné 'Prayer At The Gate' qui s'avère d'une grande finesse et d'une beauté sans faille. La voix haut perchée se fait angélique sur une instrumentation fragile, juste et essentielle. Les seules similitudes de cette oeuvre avec le travail passé de l'artiste se trouve dans l'austère 'White Chalk', une oeuvre piano voix paru en 2007. Tout aussi épuré, 'Autum Term se pare d'un instrumentation soyeuse soutenue d'un piano et d'une guitare gracile. L'essence même de la musique de P.J. HARVEY est ici dans son habit le plus simple et le plus honnête. Très belle et envoûtante, la composition s'éloigne dans une lueur de fin d'été. Les titres se suivent et s'enchaînent dans une unité naturelle. Le trio Flood, John Parish et P.J. HARVEY semble fonctionner à merveille, une fois encore et malgré les vides et les doutes. 'Lwonesome Tonight' sublime cette voix pure, fragile et forte à la fois. 'Seem An I', douce ballade laisse jaillir ici et là ses puits de lumière, offrant une dimension nouvelle à une composition en demie teinte. On retrouve ici le style inimitable de P.J. HARVEY. L'artiste n'a rien perdu de son essence, c'est le traitement et l'habillage de son oeuvre qui lui permet de retrouver l'ossature de son art. La magie perdure et le caractère unique aussi. Il suffit d'écouter cette merveille de moins de deux minutes que constitue ''I Inside The Old Year Dying' en milieu de parcours.  Après les expérimentations de 'All Souls', c'est avec retenue qu'on entre dans  'A Child's Question, August', qui chemine comme une marche funèbre d'une splendeur et d'une noblesse renversante. Un passage d'une très grande beauté. 
Plus léger et tout aussi merveilleux, 'I Inside The Old I Dying' libère l'esprit pour une escapade bucolique et poétique. Pouvant faire écho à la regretté Nico dans la façon de pauser la voix, 'August' qui contient des éléments du 'Love Me Tender' d'Elvis Presley est une cathédrale sonore dans laquelle raisonne une mélodie angélique. Le final lui plus électrique renvoit à la P.J. HARVEY des débuts, incandescente et agitée, rebelle et mordante. Mais tout cela n'est qu'un leurre tant le chemin vers la musique et les mots a été difficile et long et tant le renaissance est belle au travers de cette collection pure et sincère. Un disque d'art comme il en existe assez peu aujourd'hui. 

[ FREUND ]


mercredi 1 novembre 2023

[ CHRONIQUE ]


SWANS 
Beggar
2CD/2LP
[ Mute Records ]
23.06.23


Pour les New-Yorkais de SWANS tout commence dans l'obscurité et la crasse. On est en  1982 et le groupe sans le sou participe à l'émergence des  musiques bruitistes et industrielles. A son origine, la formation comprend en autre Michael Gira son fondateur et Thurston Moore (ex-Sonic Youth) aux percussions. Tout n'est que remouds, cries et bruits.  Michael Gira dira qu'il a opté pour le nom de SWANS parce que 'le cygne est une créature majestueuse au caractère de merde'. A l'arrivée de Jarboe, claviériste et chanteuse en 1984, SWANS entre progressivement dans une période plus mélodique. Elle quittera le groupe en 1997, au moment de l'arrêt de la formation. Le groupe se reforme en 2010. Depuis toujours SWANS est une créature en constante mutation. Michael Gira, véritable maître de cérémonie convoque son personnel au grès des besoins de la bête. C'est pourquoi, chaque disque est envisagé comme le dernier et 'Beggar', seizième double album studio des SWANS, paru l'été dernier à suivi la même logique. 
C'est avec sécheresse que débute 'Beggar'. L'introduction 'The Parasite' sillonne, décharnée, au moyen d'une guitare épurée et de la voix unique de Michael Gira qui à elle seule emplie l'espace pour basculer doucement dans un songe d'un ailleurs imaginé par son auteur. Les presque neuf minutes qui passent offrent une plongée dans cet univers singulier où la lumière et l'obscurité se partagent une terre aride. Niveau textes, on connait l'aversion de Gira pour l'espère humaine qui est ici une fois encore la cible. Alors que débute 'Paradise Is Mine', les guitares qui semblent globalement en retrait sur le disque sont ici bien présentent et forment un canevas hypnotique qui emporte les dix minutes du morceau vers une symphonie transcendantale. Sur 'Los Angeles : City Of Death' (en vidéo ci-dessous) on retrouve le style que développait SWANS dans les années 90 avec un format chanson plus traditionnel et un titre qui s'en trouve plus accessible, lorgnant vers un rock plus classique. A l'aube de ses 70 ans, Michael Gira table aussi sur son propre sort et 'Michael Is Done' développe à la fois un état des choses, un bilan et un certain questionnement. Musicalement c'est sublime, extatique et spatial. Profondeur, exaltation et magie sont de mise dans une longue tirade qui s'élève vers les cieux. 
L'épure reprend les rênes dans une ballade apaisée guidée par les vocalises chaudes d'un Michael Gira tout en nuance.  'Unforming' offre une pause sereine et mélancolique, pleine de quiétude. Le titre 'The Beggar' qui suit est pétri de détails, bruits divers et sons de clochettes soufflant le froid et le chaud sur une hallucination de plus de dix minutes. Plusieurs écoutes seront nécessaire pour profiter de la finesse de la production d'un titre en surcouches. La tension y est constante et le mystère rôde de bout en bout donnant au passage un caractère purement unique pour une expérience marquante entre douleur et rédemption. La musique de SWANS s'étire et se perd pour gagner en intensité. 'No More Of This' est à l'inverse une ballade épurée qui mute en une chorale onirique qui déploie ses ailes jusqu'à s'évaporer. 'Ebbing', en développement durant plus de onze minutes prend de l'ampleur au fil d'un morceau en deux temps qui enfle pour exploser en une puissante symphonie tourbillonnante, plongeant l'auditeur dans son propre oubli. Un état rare apprécié et partagé sur scène avec le public par un Michael Gira dans un état second. Après un tel moment, 'Why Can't I Have What I Want Any Time I Want?' referme la première partie de 'Beggar' en une composition douloureuse, plaintive et lugubre qui déverse un malaise palpable tout au long des sept minutes de son fantomatique cheminement.
La vision du mendiant (Beggar) selon Gira s'intensifie en seconde partie avec son prolongement de plus de 40 minutes qui déverse différents tableaux entre noirceur totale et extase. SWANS est décidemment un projet autre qui appréhende et développe l'Art de la musique d'une manière très personnel et permet à l'autre d'y entrer et de la ressentir d'une façon tout aussi personnelle. Il s'agit ici d'une démarche artistiquement aussi intime que noble dans une exigence totale de soi et des autres. L'homme au service de l'Art. SWANS ne regorge dans sa musique d'aucune simplicité si ce n'est qu'il tente de traduire et de décomplexer l'être (Gira) qui crée cet univers. Il est important sinon essentiel de cesser toute activité annexe et d'écouter en son entier cette création qui fait écho et qui se répond. Après 30 minutes à se débattre, 'The Beggar Lover' retrouve calme et sérénité avec un final chaloupé soutenu d'une rythmique que The Doors n'auraient pas renié. Le voyage se termine avec le chamanique et habité 'The Memorious' qui impose sa danse païenne dans un mouvement perpétuel qui emporte l'auditeur dans une dimension parallèle. Un final grandiose dont seul SWANS a le secret.
'The Beggar' est un disque riche et intense détenant une force obscure puissante, baigné de puits d'une lumière éclatante. Véritable objet d'Art, ce disque est intelligent et humain, profond, écorché et authentique en diable. Une merveille absolue !!

[ FREUND ]


lundi 30 octobre 2023

[ TV ]

JOHNNY MARR 
Somewhere
ALBUM : 'Spirit Power - Best Of'
[ Be Music Group ]

dimanche 29 octobre 2023

[ SORTIES ]

SORTIES DE DISQUES /
Dans Les Bacs - Novembre 2023



BEIRUT / Hadsel 
vinyle couleur - cd - cassette 
[ Pompeii ]

THE BLACK ANGELS / Levitation Sessions 
vinyle couleur 
[ R.A.S ]

BRMC / Live At Levitation 
vinyle couleur 
[ R.A.S ]

VINCE CLARK / Songs Of Silence 
vinyle lp - cd 
[ Mute ]

THE CULT / Electric 
vinyle couleur 
[ Beggars Arkive ]

DEATH IN JUNE / Nada-Ized Expanded
vinyle couleur 
[ Ner ]

BRYAN FERRY / Mamouna Deluxe 
double vinyle - triple cd 
[ Bmg ]

FRANK BLACK & THE CATHOLICS / True
Blue
 
vinyle + 7' single vinyle
[ Demon ]

GUSGUS / DanceOrama 
vinyle
[ Oroom ]

TOLHURST x BUDGIE x JACKNIFE LEE / Los Angeles
double vinyle - cd 
[ Pias ]

MADNESS / Theatre Of The Absurd Presents ...
double vinyle couleur - cd 
[ Bmg ]

MADRUGADA / Industrial Silence Tour 
triple vinyle couleur
[ Musiconvinyl ]

JOHNNY MARR / Spirit Power - Best Of
double vinyle couleur - double cd 
[ Bmg ]

MOGWAI / Rock Action 
vinyle couleur 
[ Pias ]

THE NATIONAL / Laugh Track 
double vinyle couleur - cd 
[ 4ad ]

NEW ORDER / Substance 1987
double vinyle couleur - double cd - cd box
[ Red Rhino ]

PET SHOP BOYS / Relentless
vinyle couleur - cd 
[ Parlophone ]

PIANO MAGIC / Part Monster 
vinyle 
[ Second Language ]

RED LORRY YELLOW LORRY /
Paint Your
Wagon 
vinyle couleur 
[ Audio Platter ]

THESE NEW PURITANS / Fields Of Reeds 10th
double vinyle 
[ Bmg ]





lundi 23 octobre 2023

[ CHRONIQUE ]



IAM {X}
Fault Line 1
CD/LP 
[ Unfall Productions ]
12.05.23


Après plus de 20 ans d'existence avec de nombreux hauts et de vertigineux bas, Chris Corner et sa créatures IAMX continu de nous hanter avec cette dark-électro si singulière. En totale indépendance depuis près de dix ans, IAMX produit comme et quand il le veut. Les tournées hautes en couleurs et en énergies s'enchaînent pour le plus grand plaisir d'une solide fanbase. Chris Corner est un créatif compulsif et touche à tout doué. Il compose, écrit, crée ses visuels et vidéos pour lui-même et certains  autres. A près de 50 ans, rien ne semble pouvoir stopper cette créativité folle, pas même une santé mentale parfois chancelante. 
Les nouvelles ne se sont donc pas faites attendre longtemps et après le conceptuel 'Machinate' en 2021, IAMX est de retour avec un album qui s'annonce visiblement en deux parties.  En effet, 'Fault Line1' paru en mai dernier et neuvième album studio du projet appel à une suite vraisemblablement prévue début d'année prochaine. La grosse demie heure de musique présente huit solides compositions aux mélodies accrocheuses habillées haute couture par Chris Corner dans cet univers singulier qui est le sien. L'ouverture que consiste 'Disciple' envoie un signal fort sur un titre puissant et sombre bénéficiant d'une mélodie qui fait mouche. Les machines et les organismes se livrent une lutte sans merci alors que les vocalises de Chris Corner donnent à l'ensemble un aspect dramatique et angoissant. Du beau travail. 'Fault Line' (en vidéo ci-dessous) qui suit se fait plus mélancolique soutenu de notes de piano d'un autre espace. La composition est classique et envoûtante. L'ensemble prend de la hauteur dans son orchestration et s'envole vers une issue déchirante. Ce nouvel album de IAMX débute avec puissance et inspiration. La noirceur et un certain mystère persistent dans cette suite qu'est 'In Bondage' à la fois planant et pesant. Plus pop dans sa construction le morceau cadencé offre une solide composition à la mélodie simple et efficace. 
On reste dans l'excellence alors que 'Fault Lines1' est déjà a demi consumé lorsque 'The X Id' déboule en milieu de parcours, sinueux et rampant comme un reptile. L'explosion n'est pas loin lorsque le refrain retenti et les échos tourbillonnent encore et encore. La voix de Chris Corner peut parfois agacer mais apporte davantage qu'elle ne lasse. 'Radical Self-Love' qui suit, offre une respiration semi acoustique avec une tirade piano voix essentiellement soutenue d'une mélancolique mélodie enrichie de quelques effets. L'ensemble est plutôt agréable même si les vocalises sont parfois poussées à l'extrême. Quand démarre 'Thanatos' comme piloté par une coeur mécanique on sait qu'un moment important de l'album se met en branle. La rythmique métronomique qui reste le seul contrôle de la composition soutient un ensemble qui s'échappe dans une folie parfois dissonante. Pourtant la mélodie est là, construite et puissante. Sans doute le passage le plus inattendu et originale de cette nouvelle livraison. La maîtrise dont fait preuve IAMX dans son art est la marque des grands. Alors que l'on glisse doucement vers la fin, 'The Truth' surgit et emporte vers une ballade vénéneuse à la fois ensorcelante et dangereuse. Le genre de composition à double lecture, riche et pleine de surprises. Les détails sonores bondissent de partout sur une mélodie de velours habitée par la voix singulière d'un Chris Corner plaintif et déchirant. c'est d'une beauté renversante ! Une fois l'acidité passée, c'est un final solennel que nous offre IAMX avec 'Army Of The Winter Sun', un passage désincarné, presque fantomatique qui plane, vaporeux, éthéré dans un habillage expérimental pour finalement s'étioler et disparaître dans la nuit. Chris Corner est de retour, de nouveau empli de matières propices à une inspiration qui semble sans faille pour sa créature IAMX de nouveau sur les rails. 'Fault Line1' en est  la preuve flagrante et propose un univers fidèle et revigoré pour un disque condensé et riche qu'il est fortement conseillé de faire sonner dans son propre environnement. 


[ FREUND ]

lundi 16 octobre 2023

[ CHRONIQUE ]




THE KVB
Artefacts (Reimaginings From The Original Psychedelic Era)
CD/LP
[ Cleopatra ]
23.05.23


THE KVB, duo britannique débuté en 2010 comme un projet solo est souvent décrit comme étant un condensé de shoegazing et de cold-wave, subtile mélange de guitares et de machines. Nicholas Wood compose, il est guitariste et producteur. Il interprète également la plupart de ses compositions. Kat Day arrivée en 2011 chante et joue du clavier. Depuis 2012, les disques s'enchaînent pour THE KVB à l'allure quasi tenue de un par an. On ne compte plus les formats courts et les labels avec lesquels le duo à travaillé. THE KVB a notamment publié sur A Records, la label de Anton Newcombe avec lequel il a tournée en première partie de The Brian Jonestown Massacre en Australie. Le groupe de Newcombe et THE KVB ont d'ailleurs publié un split 7' vinyle en 2013. Plusieurs parutions ont aussi été éditées par Invada Records, label de Goeff Barrow (Portishead), avec lequel ils ont enregistré à Bristol. 
La dernière parution de THE KVB est conceptuelle et consiste en un album complet de reprises. 'Artefacts (Reimaginings From The Original Psychedelic Era)' est sorti en mai dernier sur le label américain Cleopatra. Il fait honneur à certains héros  ou quasi inconnus des années 60  et correspond sans doute aux amours du maître d'oeuvre, Nicholas Wood.  L'entrée en matière, 'I Ain't No Miracle Worker' pourrait être une chute de studio du groupe Mazzy Star dans son aspect 'cotonneux' mais consiste en une reprise du groupe garage The Bogues, véritable étoile filante du rock garage des années 60. Le titre de 1965 est ici totalement remanié en en conservant malgré tout l'essence. The Who sont aussi de la partie avec ce 'Circles' synthétisé et machiné, extrait de leur troisième album de 1966. La reprise est une véritable réussite et apporte un regard neuf sur l'originale. On reste en 1966 avec cette mystérieuse et savoureuse relecture du 'Reverberation' par 13th Floor Elevators.  La suite reste fidèle dans la  mélodies mais totalement novatrice dans l'habillage, THE KVB ose en effet une relecture électro goth du psychédélique 'Medication' (1966) des californiens de The Standells. Déroutant autant qu'envoûtant. Il y a peu d'évidence et encore moins de facilité dans le choix des reprises, surtout lorsqu'on croise les obscurs The Calico Wall, formation peu connue de Minéapolis n'ayant sorti que deux singles en 1967. Fantomatique et spectrale, 'I'm A Living Sickness' colle parfaitement à l'univers décharné souvent hanté par THE KVB. Transcendance totale pour 'Night Of The Long Grass' qui passe de la douce mélodie chaloupée des 60's à un blues synthétique atmosphérique. Difficile il est vrai de reconnaitre le titre de 1967 composé par The Troggs pour leur troisième album. La suite se veut encore plus confidentielle avec ce travail étonnant effectué sur leur seul titre des obscures The Groupies. 'Primitive' s'y trouve ralenti et bénéficie de relents du 'Nightclubbing' de Iggy Pop. Cette nouvelle interprétation fait d'ailleurs partie des meilleures de la liste par sa patine rétrofuturiste irrésistible. Quel émerveillement quand retentissent les premières notes du très beau 'Pictures Of Matchstick Men' (en vidéo ci-dessous) de Status Quo. La version de 1968 déjà superbe se voit magnifiée dans des envolées nettement plus lyriques et extra-terrestres. Un véritable mirage auditif...
The Pretty Things n'est pas en reste est son 'Midnight To Six Man' fait un bon de 1965 à un futur encore non atteint en 4 minutes et 54 secondes. On peine à reconnaître le rock furieux de The Pretty Things dans cette ballade atmosphérique qui plane à mille lieu loin dans les étoiles. THE KVB possède la faculté de faire sienne la musique des autres aussi différente soit elle. Le prisme THE KVB prend tout son sens sur cet album de reprises qui semble ne pas en être un, à tel point qu'on oublie le but même de cette nouvelle livraison. Le duo signe également dans  les reprises énigmatiques, 'Liar, Liar'. Qui se rappel de The Castaways, groupe de rock adolescents du Minnesota qui a publié une poignée de singles entre 1965 et 1968. Pourtant,  passé à la sauce 'touching-pop' façon Elli et Jacno, ce titre de 1965 prend un sens nouveau sans toucher à son essence même. La final lui,  offre une version totalement réincarnée d'un titre de Them qui jouait dans la même cours que les Rolling Stones entre 1963 et 1973. Leur 'I Can Only Give You Everything' qui date de 1966, s'envole dans un espace temps nouveau, lui offrant une voyage intersidéral aussi inattendu que jouissif. 
Voilà donc que pour cette nouvelle livraison et malgré le concept de 'Artefacts' et les hommages rendus, THE KVB fait du KVB, en allant droit au but, parfois même peut-être un peu facilement mais toujours inspiré. L'album contient son lot de pépites et montre tout le talent du duo qu'il joue à domicile où à l'extérieur. Un condensé de culture fortement conseillé. 

[ FREUND ]

jeudi 12 octobre 2023

[ INFOS ]













SIVERT HOYEM / APRES MADRUGADA, RETOUR SOLO.


Voilà près de 25 ans, on découvrait SIVERT HOYEM au sein du groupe Madrugada. C'est d'abord sa voix qui accroche, cette voix chaude et grave, claire et puissante. On est en 1999. Auteur, compositeur, chanteur et guitariste, ce Norvégien de 47 ans débute pourtant une carrière solo dès 2003, alors que Madrugada poursuit sa route. Lorsque son groupe cesse brutalement toute activité en 2008 après la mort du compositeur et guitariste Robert Buras, SIVERT HOYEM se consacre pleinement à son travail d'artiste solo et sortira entre 2009 et 2016 quatre disques studio de haute volée. La pomme n'étant jamais loin du pommier, le son développé par HOYEM reste dans la veine de Madrugada. Un rock racé, hanté par ses héros ou sinuent de superbes mélodies veloutées accompagnées de la voix de baryton d'un SIVERT HOYEM envoûtant.
Entre 2018 et 2022, c'est la reformation inattendue de Madrugada avec trois de ses membres originaux dont SIVERT HOYEM et les bassiste et batteur, Frode Jacobsen et Jon Lauveland Pettersen . Le trio va tourner à travers le monde, rendant hommage à l'héritage du groupe pour finalement proposer début 2022 un nouvel album de Madrugada, 'Chimes At Midnight' qui paraît après 14 ans de silence discographique. Le résultat est somptueux et va emmener le groupe sur les routes pendant un an. 
Début octobre, c'est sans marquer la pause que SIVERT HOYEM a présenté 'The Rust' (en vidéo ci-dessous), superbe épopée de près de huit minutes qui annonce un nouveau disque solo à paraître en janvier prochain. 'On My Island' sera en effet publié par Warner le 24 janvier prochain et se déclinera sous trois éditions. Formats cd, vinyle et vinyle coloré comprenant un 7' vinyle inédit. A en entendre la mélancolique dispensée par 'The Rust',  on se demande si la teneur de l'album à venir bénéficiera en son entier de cette coloration. 

lundi 9 octobre 2023

[ CHRONIQUE ]


THE DAMNED
Darkadelic 
LP/CD
[ Ear Music ]
28.04.23


En selle depuis plus de 45 ans, ces vétérans du mouvement punk donnent leur premier concert sous le nom de THE DAMNED en 1976. De cette époque en ébullition, deux membres originels demeurent sur le pont. Ainsi en 2023, Dave Vanian (voix) et Ray Burns alias Captain Sensible (guitare, basse) font encore raisonner les cantiques de THE DAMNED à travers le monde. A les croiser sur scène, difficile de croire que ces deux là approchent des sept décennies. On avait validé 'Evil Spirit' paru en 2018 après dix ans de silence. Ce 'Darkadelic', douzième disque studio de THE DAMNED est un bon cru qui pousse plus loin le travail entamé voilà cinq ans. 
Paru en avril dernier, ce nouvel album est un disque punk dans l'âme, immédiat et bénéficiant d'un son imposant et de mélodies qui mêlent avec brio punk rock et blues. 'The Invisible Man' qui ouvre les portes de 'Darkaldelic' est une bombe à l'efficacité imparable où l'on retrouve les éléments utilisés par le groupe depuis ses débuts. Changements de rythmes, mélodie gothique et utilisation du célèbre orgue, marque de fabrique du son de THE DAMNED. Les cloches qui débutent 'Bad Weather Girl' en attestent. Morceau punk d'excellente facture dans la tradition. Absolument savoureux. Plus loin,  plus axé rock, 'You're Gonna Realise' laisse dans sa mélodie en apesanteur la part belle à la voix de crooner de Dave Vanian qui donne au titre toute sa magie. Du DAMNED pur jus ! Alors que l'album est lancé à bonne vitesse, 'Beware Of The Clown' (en vidéo ci-dessous) tire encore vers le haut un niveau déjà élevé avec une mélodie béton et un morceau dont la fluidité n'a d'égal que sa beauté. Jouissif !! Pour  ce disque le groupe semble avoir particulièrement léché la mise en place des instruments et la production. Le son est clair, le mix parfait et l'instrumentation épurée et détaillée. On appréciera aussi la mélancolie dégagée par 'Western Promise', plus doux dans son approche et baigné d'une certaine tristesse que viennent amplifiés la trompette et l'harmonium. 'Wake The Dead', garde le cap et retrouve le punk sur une mélodie imparable soutenue de choeurs qui donnent à l'ensemble un côté glam qui fait mouche dès les premières mesures. Décidemment THE DAMNED reste ce groupe surprenant qui tient une place à part dans l'histoire de la musique. 'Wake The Dead' créé en compagnie du poète et musicien Martin Newell est sans doute une des plus belles réussite de 'Darkadelic'. 
Après un 'Follow Me' rock blues décapant,  on retrouve l'excellence punk au travers de l'agité 'Motorcycle Man' que rien n'arrête, lancé comme une balle, ce titre allie savamment punk rock et blues dans une ambiance très 70's. Du bon, du très bon. On reste dans la fusion punk avec 'Girl I'll Stop At Nothing' qui déboule à fond, armé d'une rythmique syncopée et d'une mélodie à l'efficacité redoutable. THE DAMNED retrouve le feu avec cette nouvelle livraison et met la pige à tant de groupe de jeunots incapables de la même fougue. Plus dansant, 'Leader Of The Gang' donne le ton et l'envie de bouger dans une atmosphère plus légère et peut être aussi plus lumineuse qui chemine vers des envolées lyriques fédératrices. Plus planant encore, en fin d'album, 'From You Lips' élève le propos et offre un titre rock et mélancolique avant que ne vienne clore avec épure et beauté 'Roderick', tirade vocale soutenue du piano et violon, achevant l'ensemble dans une atmosphère solennelle et dramatique. Un beau final pour une album exceptionnel de THE DAMNED. Sans doute parmi les meilleurs du groupe dans sa cohésion, son  interprétation et surtout son inspiration sans faille. 

[ FREUND ]

lundi 2 octobre 2023

[ CHRONIQUE ]



THE NATIONAL 
First Two Pages Of Frankenstein
LP/CD
[ 4AD ]
28.04.23


Phénomène pop avec un grand 'P', THE NATIONAL est un groupe singulier dans le paysage musical contemporain. Le quintette passionné et passionnant originaire de l'Ohio (Cincinnati) élève le(s) niveau(x) depuis plus de 20 ans. Composé de deux fratries THE NATIONAL est surtout lié par une osmose qu'un parfait équilibre amène à créer de véritables perles folk, pop et rock, racées et classieuses. Matt Berninger à la voix, les jumeaux Aaron et Bryce Dessner (guitares, piano, claviers), les frères Scott et Bryan Devendorf (basse et batterie) composent THE NATIONAL depuis 1999. Le premier album éponyme paraît en 2001 et depuis huit autres ont suivi. Souvent nommée et récompensée, THE NATIONAL est une formation  aujourd'hui reconnu pas l'industrie musicale autant que par un public étendu. Il est aussi un groupe très créatif et prolifique et les sorties s'enchaînent, souvent musicalement riche tant de contenu que de qualité. Depuis 2019 et  le très beau 'I Am Easy To Find', le groupe s'est peu reposé, entre tournées et sorties alternatives et c'est sans surprise qu'au printemps dernier THE NATIONAL est revenu avec 'First Two Pages Of Frankenstein', neuvième disque studio du groupe et cinquième pour le label 4AD.
C'est tout en délicatesse que s'ouvre le disque avec la mélancolique 'Once Upon A Poolside'. La voix de Matt Berninger comme point central d'une instrumentation ciselée habillée d'une mélodie à fleur de peau. THE NATIONAL sait décidemment soigner ces entrées. 'Eucalyptus', titre plus instantané emporte l'auditeur de façon immédiate et sonne déjà comme un classique. Mélopée pop aux envolées lyriques. 'First Two Pages Of Frankestein' semble posséder les atouts d'un grand cru. La fluidité demeure sur cette pureté que dégage 'New Order T-Shirt'. Un titre simplement beau, authentique et renversant. THE NATIONAL a la capacité de décrire le quotidien de façon extra ordinaire et met des touches de 'beau' ici ou là dans une routine à laquelle aucun n'échappe. Phoebe Bridgers donne de la hauteur à 'This Isn't Helping', un des titre le plus triste de l'album. 
Difficile de croire que Matt Berninger a vécu le fameux syndrome de la page blanche tant les mots coulent avec un lyrisme naturel sur le très beau 'Tropic Morning News'. Un titre pop d'une classe folle et d'une simplicité déconcertante. A la fois fort et mélancolique, THE NATIONAL nous fait vivre là un grand moment inspirant et vivifiant. Après cette tendre mélancolie déverser par 'Alien', c'est de gravité dont il s'agit avec 'The Alcott', titre partagé avec Taylor Swift. L'ensemble est en apesanteur et ne semble jamais effleurer le sol pour finalement s'étioler et disparaître. Même si ce nouveau disque de THE NATIONAL tire sur la corde sensible de la tristesse, de la mélancolie et parfois même du désespoir, les puits de lumière sont nombreux et la force dégagé par l'instrumentation qui jongle avec merveille entre électronique et acoustique oriente l'ensemble vers le non abandon coute que coute. 'Grease In Your Hair' en est pétri et respire la volonté et la perséverence. 'Ice Machines' est une balade onirique et vénéneuse qui joue de ses charmes. 
Alors que l'album chemine doucement vers l'issue, la beauté, la fragilité et l'extra ordinaire une fois encore nous prennent à la gorge avec le sublime 'Your Mind Is Not Your Friend' (en vidéo ci-dessous), premier texte écrit par Matt Berninger après avoir relu les deux premières pages de 'Frankenstein'. Tout ici n'est que frisson et magie dans un titre venu d'ailleurs. Au moment où que 'First Two Pages Of Frankenstein' s'achève sur l'épurée 'Send For Me', on se dit que voilà longtemps que THE NATIONAL n'a pas proposé un disque aussi inspiré et aussi achevé. On se dit que Matt Berninger n'a jamais aussi bien chanté et que sa voix raisonnera encore longtemps en nous comme un écho. On se dit qu'une telle formation est une bénédiction et que l'on chérira encore longtemps cet admirable disque qui fait déjà figure de classique. 

[ FREUND ]

lundi 25 septembre 2023

[ SORTIES ]












SORTIES DE DISQUES / Dans Les Bacs En - Octobre 2023
SORTIES DE DISQUES / Dans Les Bacs En - Octobre 2023




MARC ALMOND / Tenement Symphony
Box 7 x cds - double lp - double cd 
[ Cherry Red ]


EMMA ANDERSON / Pearlies 
Vinyle couleur - cd 
[ Sonic Cathedral ]


BABYBIRD / Ugly Beautiful 
Double vinyle 
[ Echo ]


CEVIN KEY / Brap And Forth vol.9
Vinyle couleur - cd 
[ Artoffact records ]


CRIME + THE CITY SOLUTION / The Killer
Vinyle - cd 
[ Mute records ]


DEPECHE MODE / Delta Machine 12' Box
Box 6 x 12' vinyle
[ Sony ]


DURAN DURAN / Danse Macabre 
Double vinyle couleur - cd 
[ BMG ]


EDWARD KA SPEL / Tales From The Trenches 
Vinyle 
[ Fourth Dimension ]


FIELDS OF THE NEPHILIM  / The Nephilim
Double vinyle couleur
[ Beggars Arkive ]


FRONT 242 / Tyranny (For You) 
Vinyle 
[ Pias records ]


GARBAGE / Version 2.0
Double vinyle couleur 
[ Infectious ]


RICHARD HAWLEY / Now Then - Best Of
Double vinyle couleur - double cd 
[ BMG ]


THE JESUS AND MARY CHAIN / Munki
Double vinyle couleur - cd 
[ Fuzz Club ]


THE KILLS / God Games 
Vinyle couleur - cd 
[ Domino recordings ]


MARIA BC / Spike Field 
Vinyle couleur - cd 
[ Sacred Bones ]


THE MOUNTAIN GOATS / Jenny From Thebes
Vinyle couleur - cd 
[ Merge records ]


OMD / Bauhaus Staircase 
Vinyle couleur - double cd - k7
[ 100 Percent ]


PALE SAINTS / In Ribbons 30th
Double vinyle couleur - double cd 
[ 4AD records ]


BRENDAN PERRY / Eye Of The Hunter & Live At ICA
Double vinyle couleur - double cd 
[ 4AD records ]


RED SNAPPER / Live At The Moth Club 
Vinyle 
[ Lo Records ]


SIMPLE MINDS / New Gold Dream Live 
Vinyle couleur - cd 
[ BMG ]


SIOUXSIE & THE BANSHEES / The Rapture 
Double vinyle couleur 
[ UMR ]


SWANS / Feel Good Now 
Double vinyle 
[ Mute records ]


TRICKY / Maxinquaye Deluxe 
Triple vinyle - double cd 
[ UMR ]