lundi 8 novembre 2021

[ CHRONIQUE ]


 
BOBBY GILLESPIE & JEHNNY BETH
Utopian Ashes
CD/LP
02.07.21
[Silvertone]
 
 
D'un projet mis en boîte en trois jours, 'Utopian Ashes' est devenu un bel album de pop dans la plus grande tradition des duos masculin, féminin. Les neuf titres du disque ont été composés et enregistrés en condition live et chacun de JEHNNY BETH, BOBBY GILLESPIE, des musiciens de Primal Scream ou de Johnny Hostile ont oeuvré pour parvenir à ce résultat honnête et authentique. Loin de la sophistication du premier album de JEHNNY BETH et des carcans punk de BOBBIE GILLESPIE, le disque est ancré dans un belle tradition de grandes chansons d'amours brisés et de mal de vivre. Des histoires qu'il faut traverser en couple ou seul avec courage. 
Musicalement 'Utopian Ashes' se situe dans un mouvance pop soul parfois teinté de country classieuse. Du classicisme de l'entrée en matière 'Chase It Down' dans lequel il est question d'amour passion avec ses éclaircies et ses orages, on bascule dans une ritournelle mélancolique très seventies. 'English Town' balance de grisaille et de crachin alors que les coeurs chavirent. Le souvenir émouvant d'un amour passé hante 'Remember We Were Lovers', jolie ballade pétrie de regrets, sans retour possible. Le point central de 'Utopian Ashes' demeure les relations hommes, femmes dans ces incertitudes, ses blessures et ses questionnements. C'est triste et beau, épuré et souvent de criant de vérité. Très 'Doors', la jolie 'Stones Of Silence', quasiment chanté seule par JEHNNY BETH est un véritable bijou mélodique qui traite de la solitude et l'incapacité à être aimé. Beau et touchant, ce titre met à lui seul en lumière le caractère essentiel de 'Utopian Ashes'. Souvent les disques court et concis sont les meilleurs, plus riches et allant à l'essentiel, ces disques sont bien souvent comme des fulgurances et celui-ci en est une. A entendre le coeur serré 'You Don't Know What Love Is' baigné de mélancolie dans lequel les guitares plaintives répondent à un piano en écho sous une pluie de violons et violoncelles, il est difficile de ne pas vaciller. 
Pourtant, l'apogée n'est que repoussée à 'You Can Trust Me Now' superbe ballade à deux voix qui s'étire comme une matinée aveuglante de soleil. Dans un dernier espoir les protagonistes tentent de sauver le précieux amour alors que déjà c'est le vide qui se dérobe sous eux. Les blessures sont profondes autant que rongent les regrets. 'Sunk In Reverie' dernier titre de l'album permet de conclure sur une note un peu plus positive. Petite ballade légère, rappelant l'univers de Lee Hazlewood, soutenue d'une guitare et d'une basse, la voix de BOBBY GILLESPIE se fait plus sereine et douce et achève les turbulences d'un disque incandescent qui abandonne là l'auditeur à ses propres fantômes. 

dimanche 7 novembre 2021

[ CHRONIQUE ]

 
GUSGUS
Mobile Home
CD/LP
28.05.21
[Oroom]
 
 
 
La nouvelle bombe GUSGUS est lâchée et son effet mobilité est irrésistible. Un sacré parcours pour un projet qui ne devait être qu'un court métrage. Un beau parcours semé d'imprévus qui a été fêté en 2020 pour 25 ans de remous de joies et de peines à travers un très beau photobook qui retrace l'épopée GUSUS. Il est loin le temps où en 1995, sept étudiants pour la plus part en art avaient pour projet un petit film et sa bande originale. 
Dix album plus tard les protéiformes GUSGUS ne cessent de muter et au travers des dix albums du groupe le line-up ne cesse de se faire et de se défaire, de se recréer au fil des envies et de moments.  Pour 'Mobile Home' paru à la toute fin du printemps dernier, on retrouve le noyau dur Birgir Thorarinsson et Daniel Agust, membres de longue date du projet, rejoint pour l'occasion par la vocaliste du groupe islandais Vok, Margrét Ran Magnusdottir. Un titre est interprété avec John Grant. Pour l'ensemble des trente sept minutes de ce nouvel album, on retrouve le savoir faire assez unique de GUSGUS, soit de l'impulsion de vie à des machines via des vecteurs d'une froideur synthétique. Dès 'Stay The Ride' qui ouvre les portes on est happé par une mise en condition saccadée, mystérieuse et étonnement chaleureuse. 'Higher' qui suit est une véritable bombe d'éléctro mélancolique. La voix de Margrét Ran Magnusdottir, sublime de force et de justesse ouvre les cieux sur des beats lourds et métronomiques qui poussent au mouvement. GUSGUS sait encore aujourd'hui mieux que quiconque accoucher de titres hypnotiques et fédérateurs. Totalement débridé et diablement dansant, 'Simple Tuesday' malgré son habillage éléctronique est un titre pop accompagné par un Daniel Agust dont la voix douce et sensuelle fusionne parfaitement avec l'ensemble. 'Love Is Alone' faussement foutraque et bancale est un bijou d'équilibre, à la fois fois lourd et vaporeux, le titre est partagé vocalement avec John Grant qui apporte de l'épaisseur et de la chaleur à une composition en apesanteur qui se dévoile au fil es écoutes. Dans la dernière partie de 'Mobile Home', GUSGUS propose une progression très épurée, 'Silence' qui serpente doucement en crescendo pour se développer vers des volutes synthétiques tourbillonnantes, accompagnées d'un chant mélancolique, presque mystérieux. 'Flush' qui referme les portes termine le signal dans la mouvance de 'Stay The Ride' vers une éléctro progressive instrumentale très spatiale offrant au 'Mobile Home' GUSGUS l'opportunité de décoller vers d'autres cieux. 
Après une beau retour il y a deux ans avec 'Lies Are More Flexible' après un silence de presque cinq ans, GUSGUS fait très fort avec 'Mobile Home', un disque concis et inspiré qui va à l'essentiel et décharne jusqu'à l'os des compositions faussement simples. Tout fonctionne à merveille, de la fine horlogerie pour un disque très réussi, produit avec justesse et talent. GUSGUS, reste un véritable maître d'orfèvre.


vendredi 5 novembre 2021

[ CHRONIQUE ]


LISA GERRARD & JULES MAXWELL
Burn
LP/CD
07.05.21
[Atlantic Curve]
 
 
Paru au printemps dernier, on ne pouvait pas passer à côté de cette dernière sortie de LISA GERRARD sous forme de collaboration sur une période longue avec le claviériste de scène de Dead Can Dance, JULES MAXWELL. Un travail au temps par temps qui se prolongea sur des années selon les emplois du temps de chacun et qui paraît finalement trois ans après 'Dionysus', le dernier album en date conceptuel de Dead Can Dance. Au sein de cette nouvelle collaboration, on pourrait aisément ajouter un troisième personnage essentiel à l'équilibre et à la couleur de cette nouvelle livraison, tant l'influence de James Chapman sur l'ensemble de 'Burn' est perceptible. 
Même s'il est vrai que les projets de LISA GERRARD se succèdent à vive allure depuis de nombreuses années, tous ne sont pas digne d'un intérêt majeur et la voix de l'australienne reste parfois l'unique intérêt. Sur cette nouvelle collection de sept titres pour une bonne demi-heure de musique, ça n'est pas le cas et lojn d'être anecdotique, la sortie de 'Burn' est à placer parmi les belles réussite de l'artiste sur ces trente dernières années. En effet, l'ensemble des titres envoûtant de ce nouvel album fédèrent et invitent a un voyage plutôt unique. Des éléments tribaux et percussifs émerge la magnifique voix de LISA GERRARD mise en valeur et traitée avec modernité. Les incursions synthétiques, sonorités électroniques et rythmiques parfois dansantes donnent de la chaleur et des couleurs chamarrées à un ensemble déjà inspiré et inspirant. Il y a de la vie dans tous ces aspects dans ce disque qui se renouvelle sans cesse. Les titres s'enchaînent avec un plaisir sincère et un propos que l'on sent honnête. JULES MAXWELL et LISA GERRARD ont sur se trouver sur ce projet et l'émulsion entre les deux artistes et palpable tout au long du disque. 
L'influence et l'univers de James Chapman donne de la respiration et de la hauteur à des compositions qui bénéficient déjà de bases solides. Rien à écarter sur 'Burn' qui porte l'homogénéité dans la véracité du propos avec des moments de grâce comme dans l'introductif 'Heleali' ou le profond 'Keson' qui touchent au plus profond. Décidément, ce nouvel album de LISA GERRARD est une très belle surprise et ce jusqu'à 'Do Sol Yo' qui conclu en choeur un disque de haute volée qui rend hommage de la plus belle des façon à une des plus belle voix féminine. On se met déjà à rêver à une suite dans quelques années. Qui sait ...

lundi 1 novembre 2021

[ T.V ]


EMIGRATE / Freez My Mind
FORMATS : Vinyle/cd
ALBUM : The Persistence Of Memory
DATE : 12.11.21
LABEL : Sony music