jeudi 14 septembre 2023

[ CHRONIQUE ]


DEATH AND VANILLA
 
Flicker
CD/LP/K7
[ Fire records ]
17.03.23


Voilà une décennie que DEATH AND VANILLA transporte son auditoire dans un monde révolu aux couleurs sépia baigné de mélopées vintages. Depuis 2012, le trio formé à Malmö en Suède alterne bandes originales imaginaires et albums studio. C'est avec 'To Where The Wild Things Are' publié en 2015 que la formation touche une plus large audience. Le disque enregistré au moyen d'équipements vintages tels que le vibraphone, le mellotron ou le moog est un condensé de ce que les années 60 et 70 nous ont offert de plus vaporeux. On associe vite DEATH AND VANILLA au mouvement krautrock ou à la pop psyché des années 60. La musique du trio sera souvent comparée à celle des anglais de Broadcast stoppés en plein élan avec le décès brutal de Trish Keenan en 2011. 
'Are You Dreamer?' en 2019 nous avait particulièrement enthousiasmé et la sortie de 'Flicker' en mars dernier était attendue de pied ferme.  Dès les premières notes de cette nouvelle collection, pas de dépaysement et l'entrainant 'Out Of Magic' nous plonge dans l'univers onirique de DEATH AND VANILLA. Difficile de résister à cette mélodie pop charmante et sucrée qui distille son doux venin et aiguise les papilles pour la suite du programme. Portée par la voix de Marleen Nilsson, 'Baby Snakes' poursuit dans la mélancolie et la rêverie pop. Pour cette livraison, la grosse demie heure de musique semble tenter une approche plus concrète et les compositions de 'Flicker' balancent davantage vers le format 'chanson'. Le propos y est aussi plus personnel, point positif pour le groupe qui semble doucement s'affranchir de ces influences. 'Find Another Illusion', ballade pop éthérée en est un joli exemple. Pour la suite, 'Perpetuum Mobile' scintille et vacille dans une méticuleuse progression pour nous offrir un moment de grâce, de douceur et de charme absolu. Il transparaît ici une lumière nouvelle qui n'empêche pas DEATH AND VANILLA de questionner sur son époque. Beauté absolue que 'Looking Glass', mélodie d'ailleurs qui ensorcelle, évade sur un titre en deux temps qui prend soudain un envol inattendu. Le propos reste pop, une pop baroque qui coule comme une source de jouvence. Ecoutez 'Mercury's Rising', promenade chaloupée qui effleure plus qu'elle ne touche. On retrouve les expérimentations chères au trio sur  'Fearless', musique synthétique planante et spatiale qui débute comme un instrumental puis s'ouvre progressivement à de jolies parties mélodiques soutenues par la voix enveloppante de Marleen Nilsson. Comme un songe dont on s'extrait doucement, 'Flicker' achève pourtant sa course et l'espace temps se referme ... Pour le moment. 
DEATH AND VANILLA enrichit son patrimoine, composé de mélodies pop et de rêves éveillés et s'il fallait parlé de 'dream-pop', le trio ferait sans doute partie des meilleurs ambassadeurs. Un bel album hors du temps, capsule d'un voyage entre ombre et lumière. 

[ FREUND ]

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