Nada-Ized
CD
[ NER ]
13.12.22
Avec Douglas Pierce il ne faut jamais dire jamais et la dernière parution de DEATH IN JUNE le prouve. Que s'est-il passé dans la tête de l'artiste lorsqu'il a amorcé ce projet pour le moins inattendu ? Une chose est sûre, 'Nada-Ized' divise et certains fans de longue date crient à la trahison. Pourtant aujourd'hui ce disque bâtard est une réalité. c'est durant 2020 et 2021 alors que Douglas Pierce travaille à un nouvel album de DEATH IN JUNE qu'il mène de front et à distance avec Miro Snejdr (pianiste et arrangeur, collaborateur sur disque et sur scène depuis près de quinze ans) ce projet fou. Douglas Pierce espère allier l'essence DEATH IN JUNE à l'électro-dance militante des années 80. Les titres retravaillés concernent majoritairement l'oeuvre la plus récente, excepté 'Heaven Street', titre de 1982.
Le résultat est de prime abord déroutant, tant l'atmosphère historique dégagée par DEATH IN JUNE est plutôt acoustique et épurée. Ici on remplit les espaces vides et on réarrange dans un grand élan de machines et de claviers. DEATH IN JUNE revu et corrigé à la sauce 'synthwave', voilà l'ambiance générale de 'Nada-Ized', un disque qui s'assume et fonce tête baissée dans les synthétiques années 80.
Le plus incroyable est qu'après quelques écoutes, ça fonctionne et certaines relectures sont même des réussites. 'A Nausea' qui introduit le projet est une longue progression synthétique martiale qui n'est percée que de rares puits de lumière. Finalement, malgré les boites à rythmes et les nappes de synthé, une certaine noirceur persiste. Presque dansante, la version de 'Going Dark' qui provient de l'album 'Essence' découvre une fraîcheur inédite et une sensualité étonnante. Sensualité qui perdure avec l'introduction langoureuse de 'Their Deception', qui prend rapidement des allures de dance-music à faire monter la température sur un quelconque dancefloor. Incroyable !!
'The Pole Star Of Eden' déjà mélancolique dans sa version originale, garde la cap vers un espace infini sans perdre de son essence. Jolie titre chaloupé, synthétique et planant. On reste en apesanteur avec 'God A Pale Curse' qui vogue dans des cieux étoilés sans douter un instant de sa légitimité. 'Wolf Rose', titre extrait de l'album 'Peaceful Snow' est plus électro et conserve son mystère malgré sa boîte à rythme plus que sommaire.
DEATH IN JUNE n'a pas fini de nous prendre à rebrousse poil et on frise la sacrilège avec cette version très électro de 'Heaven Street' qui reboostée à grand coup de machines dansantes prends des allures d'Acid-House. Après un 'No Belief' un peu fadasse, 'The Maverick Chamber' bénéficie d'une reconstruction en mode slow langoureux qui pourrait aisément être illustré par le plus torride des couché de soleil sur plage de sable fin. On hésite entre sourire ou succomber, tant musicalement tout fonctionne parfaitement et entendre la tonalité grave et chaude de Douglas Pierce sur ce genre d'atmosphère et aussi inattendu que finalement appréciable. Le vaisseau reprend la route des étoiles avec un 'Last Europa Kiss' qui prend le partie de danser où à minima de taper énergiquement du pied.
Bien entendu, 'Nada-Ized' est hors jeu et son auteur vient de pousser les murs de son royaume comme jamais auparavant, mais soyons honnête l'ensemble reste de bonne facture qu'on adhère ou pas. Sur la majorité des titres l'association de Miro, Douglas fonction plutôt bien. On criera au scandale, on se moquera aussi ou on prendra ce disque comme ce qu'il est, un hommage et aussi sans doute une récréation de recréations. Mais diviser, n'est il pas le fer de lance de DEATH IN JUNE depuis toujours ?
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