mardi 7 mai 2019

[ ENTRETIEN ]

Première partie d'un entretien passionnant réalisé avec Simon Jones (And Also The Trees), relatif à la sortie du second album de NOVEMBER paru en mars dernier (chroniqué ici). Simon y évoque la genèse du projet et comment la composition entre Bernard Trontin (The Young Gods) et Simon Jones s'est finalement naturellement mise en place.



I.M.  /  Simon, comment et où a eu lieu la rencontre Simon Jones, Bernanrd Trontin? L'idée de travailler ensemble a t'elle été immédiate?

S.J.  /  Nous nous sommes rencontrés pour la première fois dans un café à Genève où nous vivons tous les deux, un après-midi de novembre 2003. Bernard avait expliqué un projet qu’il avait en tête au propriétaire d’un magasin de disques non loin de là; il voulait faire un album avec des chanteurs invités pour des morceaux de musique qu’il avait accumulés et qui n’avaient pas été utilisés pour des films ou des projets de The Young Gods, et l’un des chanteurs qu’il voulait interroger était le chanteur de And also the trees. Donc le vendeur de disques a dit qu'étrangement, j’avais été dans le magasin quelques jours auparavant et que je vivais maintenant à Genève. C’était donc toute une coïncidence. De cette façon, il a organisé notre rencontre et ça a été le début de tout.



I.M.  /  Quand vous avez commencé à travailler ensemble Bernard et toi, Saviez-vous déjà où vous vouliez aller ? 

S.J.  /   Non, nous n’avions aucune idée de ce qui allait se passer. Bernard ne s’attendait vraiment qu’à ce que je sois impliqué dans une seule chanson, mais il m’a donné quelques morceaux de musique et j’ai eu le début des idées pour tous – ce qui est rare pour moi car je ne suis pas du tout prolifique. C’était en fait la première fois que je travaillais avec la musique de quelqu’un d’autre que celle de Justin et de 'The Trees', mais il était clair que mon approche vocale et ma gamme convenaient à la musique de Bernard, alors nous avons décidé de faire tout l’album ensemble.



I.M.  /  Le premier album de NOVEMBER paru en 2006 chez Shayo records a dû déstabiliser certains fans de AATT car sa teneur est bien différente de ce que tu avais fais jusque là? Tu as eu des retours des auditeurs de AATT à cette époque? Pensez-vous éditer ce premier album au format vinyle un jour?

S.J  /  Il serait plus intéressant de dire que beaucoup de gens étaient scandalisés et ont détesté cet album, mais la réaction a été très positive. D’après mon expérience, les gens qui aiment AATT ont un large goût musical. Oui, ce serait bien d’avoir une édition vinyle du premier novembre et j’espère que ça arrivera un jour.



I.M  /  Entre le premier album et '2nd', il s'est écoulé 13 ans. Tu as été très occupé avec AATT et Bernard avec TYG. Cependant, ce deuxième disque de NOVEMBER n'aurait-il pas pu paraître un peu plus tôt? Je crois savoir que '2nd' est en travaix depuis plusieurs années. Cette longue gestation est-elle nécessaire?

S.J. Ce n’était pas nécessaire non. Nous ne nous précipitons pas pour faire preuve de créativité, mais ce n’est pas ce qui a pris DU temps… c’est un peu long et je crains une histoire inintéressante impliquant notre maison de disques, Shayo Records, qui se termine. Il faut trouver l’argent pour enregistrer l’album et trouver une maison de disques prête à sortir un album difficile à catégoriser. Ajoutez à cela le fait que ni Bernard ni moi ne sommes doués du tout dans l'aspect beaurocratique, organisationnel ou commercial de la gestion d’un groupe et vous pouvez commencer à comprendre pourquoi cela a pris si longtemps. Nous avons été surpris de voir à quel point il était difficile pour les maisons de disques d’écouter les enregistrements. En fait, la plupart des compagnies, dont la plupart étaient des labels indépendants, ne voulaient même pas entendre l’album. Nous n’avons pas été offensés, juste un peu surpris. (En fait, si, nous sommes profondément offensés et avons parfois de longues conversations téléphoniques pour discuter de différentes façons de torturer ces bâtards quand nous les traquons).



I.M.  /  Ok ... Simon,  si je te dis que la musique de NOVEMBER est comme un voyage intérieur, à la fois mélancolique et poétique. Ca t'évoque quoi?

S.J.  /  J'espère juste que c'est un bon voyage et pas trop mélancolique. Un voyage intense avec je le souhaite des endroits intéressants à découvrir. C'est sûr que ce n'est pas de la musique festive.



I.M.  / En évoquant la poésire d'ailleurs. Tes textes semblent être un mélange de souvenirs, de rêveries et de poésie. Y a t'il un part d'autobiographie dans les paroles de NOVEMBER?

S.J.  /  Non, ce n’est pas autobiographique, mais c’est comme si j’avais vécu dans ces chansons et que les expériences que j’ai vécues en m’immergeant dans celles-ci sont aussi fortes que les souvenirs – dans bien des cas plus fortes que la musique les maintient en vie et en évolution.



I.M.  /  Envisagez-vous de monter sur scène pour quelques dates?

S.J.  /  Nous espérons vraiment être en mesure de jouer l'album '2nd' de  NOVEMBER sur scène, oui – nous avons deux autres musiciens avec qui nous allons travailler pour réorganiser les pièces afin de pouvoir les jouer en direct – sans dépendre de la technologie informatique, nous l’espérons – afin que les chansons aient une dynamique différente. Bien sûr, la difficulté sera de trouver le temps pour cela, car nous sommes dans nos groupes respectifs et travaillon  presque constamment à une chose ou à une autre.



à suivre ...
ENTRETIEN : Olivier LEONELLI




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