mardi 21 novembre 2017

[ CHRONIQUE ]

TRISOMIE 21  /  Elegance Never Dies
[ chromo music ]


Véritable ovni depuis sa création, TRISOMIE 21 n’a eu de cesse de se renouveler et de braver les courants. A chaque époque, leur retour surprenait et ravissait les amateurs de la formation. L’univers personnel et l’indépendance artistique des frères Lomprez font de TRISOMIE 21 un projet singulier et précieux. Chaque sortie d’album est vécu comme un évènement et c’est encore plus le cas pour ‘Elegance Never Dies’, 11ème album studio qui paraît huit ans après ‘Black Label’ qui avait emmener le groupe pour une dernière tournée à un moment où Hervé et Philippe Lomprez pensaient avoir tout dit.   
Sans que personne ne s’y attende, les nouveaux titres ont été préparés dans le secret et à peine la sortie d'un nouveau disque de TRISOMIE 21 annoncée, voici que déboule l'objet. La pochette de ‘Elegance Never Dies’ (superbe titre) dévoile la partie d’un corps en mouvement dans la pénombre, ornée d’un lettrage épuré et du légendaire logo T21. Dès les premières notes de ‘Where Men Sit’ le frisson parcours l’échine et la voix de Philippe achève l’entrée en matière. L’énergie mêlée de mélancolie que dégage ce titre donne à l’ensemble un équilibre séduisant, prolongé par l’atmosphérique ‘Our Trip’ qui porte son nom avec justesse tant la progression musicale invite au voyage. Véritable hymne fédérateur, ‘No Man Can Imagine’ à des airs de conquête, de rébellion. Les sonorités de ‘Something Else’, nous replongent dans les décors de ‘Million Lights’, disque chéri de 1987. Ballade lunaire entre clair-obscur. ‘Is Anybody Home ? (Part 5) en milieu de parcours et en lien direct avec les premiers enregistrements de TRISOMIE 21 (Passions Divisées (1984)) et est le trait d’union parfait pour introduire l’instrumental ‘During All These Years’, titre qui aurait pu figurer sur ‘Plays The Pictures’. Même si certaines sonorités renvoient à différentes pages écrites par le duo, le nouveau souffle est là, fluide, fort et puissant. Comment ne pas le ressentir à l’écoute de ‘Over The Noisy Keys’ titre sombre et majestueux, véritable perle noire qui bouscule, emporte et retourne l’auditeur dans un grand élan mélancolique. Sans doute un des meilleurs titre de TRISOMIE 21 sur ses 35 ans de création. ‘Rebirth’ pousse vers le haut avec énergie et force pour un titre épique, massif et imposant. La voix de Philippe contre balance et donne le ton. L’étonnant ‘Tender Now’ offre un passage électro et dansant avant que ne retentisse la basse ronde et chaude de ‘Alice’, impressionnante pièce musicale de plus de cinq minutes et grande réussite ou comment laisser sur le carreau un auditeur secoué par plus de 50 minutes d’un parcours pétri de passion, de beauté et de justesse, d’honnêteté et d’évidence. 
Le secret de TRISOMIE 21 est de rendre leur musique profondément humaine alors que le groupe utilise essentiellement des machines. Organiques et sentimentaux les onze titres de ‘Elegance Never Dies’ semblent  avoir jailli comme si l’on ne pouvait plus les contenir. L’ensemble fait écho à la vie avec ses zones d’ombres et de lumières. Plus qu’un retour, TRISOMIE 21 signe là un disque inespéré qui fera date et sans doute une de leur plus belle réussite. Sublime !



[ FREUND ]
 

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