lundi 25 octobre 2021

[ CHRONIQUE ]

 
GARY NUMAN
Intruder
LP/CD/K7
21.05.21
[ BMG ]


La soixantaine bien tassée, GARY NUMAN impressionne de vitalité et continu de partager son plaisir d'être sur scène en déployant des tournées sur-vitaminées à travers le monde. L'artiste aussi candide que sombre a façonné son monde d'artiste tout au long de ces quasi 45 ans de carrière. Il est parvenu à donner de l'âme aux machines et revenir des limbes de l'oublie pour une seconde vie artistique qui démarre au milieu des années 90. Mieux encore, GARY NUMAN a multiplié ses amateurs depuis 10 ans notamment au travers de trois derniers disques flamboyant. Après le succès de 'Savage : Songs From A Broken World' dépeignant sa vision d'un monde à la dérive et la tournée triomphale de deux ans qui suivie, NUMAN poursuit dans la même veine avec 'Intruder' qui cette fois pointe du doigt l'Humain comme l'intrus malfaisant responsable de bien des maux. 
Musicalement, même si on retrouve les éléments et tiques entendus depuis des années, on est heureux de replonger dans cette atmosphère sombre et inquiétante malgré tout, souvent baignée de lumière par de régulières éclaircies. Les machines reprennent le pouvoir et traverses de longues étendues désertiques ou rien n'a survécu. L'Homme y est isolé au milieu d'un nulle part hostile. A l'introductif 'Betrayed', titre planant et introspectif suit le métronomique 'The Gift' dans lequel on retrouve les éléments orientaux chers à GARY NUMAN. Globalement, sur 'Intruder' la tonalité se veut plus intime et plus pausée offrant des morceaux moins explosifs que sur l'avant dernière publication. Bien entendu comme toujours certains titres sautent à l'oreille et s'agrippent pour ne plus lâcher l'auditeur. On le sait, GARY NUMAN peut aussi être le meilleur quand il s'agit de construire de ses mélodies qui sautent à la gorge et 'Intruder' en est un avec sa rythmique tribale et son refrain qui ouvre les cieux. C'est aussi pour ce genre de prouesses que l'artiste est devenu aussi précieux. Les éléments de rock industriel restent présents sur certains titres dont les mélodies sont parasitées par des sonorités froides et stridentes, 'Is The World Not Enought' où le syncopé 'The Chosen'. Après la tempête, 'And It Breaks Me Again' se veut plus calme, plus atmosphérique mais tout aussi ample. Un titre qui dans sa construction aurait pu être composé dans les années 80. Autre titre en béton, ce 'Saints And Liars'  aussi simpliste qu'efficace alliant le chaud et le froid, les breaks et les moments  d'intensité, armé d'un refrain unificateur. C'est sans compter sur l'emblématique 'Now And Forever' à la fois mystérieux et déchirant. Frissonnant et mélancolique, ce titre pourrait toucher le plus dur des Hommes. On est là dans ce qui restera le plus envoûtant passage de 'Intruder'. Beau, profond, puissant et tellement humain... 
En épilogue, 'The End Of Dragons' offre un vaste panorama en guise de conclusion dont la seule issue semble être le déclin d'une humanité nocif à la terre qu'elle a investit. Une bien sombre mais possible fin pour un voyage entre rêve et triste réalité et pour un disque toujours aussi remarquable qui saura une fois encore marquer les esprits et les âmes des êtres de conscience que nous sommes. GARY NUMAN reste définitivement ce personnage talentueux aussi lisible que complexe qu'on croit connaitre et qui pourtant nous échappe ....
 

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