[ CHRONIQUE ]

RAMMSTEIN  /  Rammstein 

[ universal music group ]

La surprise passée, dès le premier album il y a près de vingt cinq ans, RAMMSTEIN à vite fait de devenir une référence du rock métal à l'allemande à travers le monde. Une des rares formation à imposer la langue allemande à l'international. Depuis 1995, chaque nouvel album suscite une attente plus grande et entre chaque disque le temps semble s'étirer de plus en plus. Pourtant chaque parution est saluée par un public de fidèles toujours plus nombreux et par une critique reconnaissant la qualité des productions et le talent de RAMMSTEIN. 

Il aura cette fois fallu attendre dix ans entre 'Liebe Ist Für Alle Da' et le simplement nommé 'Rammstein' paru en mai dernier. Dix années durant lesquelles le groupe n'a cessé de tourner à travers le monde et à proposer un album live enregistré à Paris. Le nouveau disque lui est annoncé par 'Deutschland', titre ultra efficace. 'Rammstein' septième album parait alors que le second extrait 'Radio', sympathique et plus léger dévoile sa vidéo en noir et blanc. A l'écoute du nouvel opus, une fois encore on comprend le temps et l'énergie passés en studio à donner forme définitive aux morceaux. c'est là que les choix se font, les titres sélectionnés et polis sous les machines. Le travail effectué en studio pour RAMMSTEIN est on le sait, aussi important que le travail de composition et le résultat s'en ressent. Un son impressionnant à la fois âpre et fluide où chaque élément est en place au millimètre. Musicalement ce septième disque studio est un excellent cru comprenant des compositions percutantes aux mélodies imparables soutenues de voix de maître par un Till Lindemann au sommet de son art. Peu de titres non essentiels parmi les onze retenus par le groupe et comme toujours de véritables moments de bravoures. On citera 'Deutschland' en ouverture, un classique dès les premières écoutes. Le grand et beau 'Zeig Dich' soutenu par une chorale et une mélodie accrocheuse. Le mélancolique 'Puppe' cheminant jusqu'à l'implosion et cette voix qui passe d'une chaude douceur à un cri déchirant. Mais aussi le quasi acoustique 'Diamant' où l'organe de Lindemann prend toute son importance. Enfin, 'Hallomann' qui clos le disque de façon envoûtante avec ce qui est sans doute  la plus belle mélodie de ces onze nouvelles compositions. Un titre à la fois rythmé, puissant et mélancolique qui prend aux tripes et bouscule l'auditeur passant d'un état à l'autre comme sur les montagnes russes. Quelle parfaite conclusion et quelle classe ! 

RAMMSTEIN livre un nouveau disque solide et riche empli de passion et d'incandescence et lâche une fois encore une salve qui marque de son alchimie singulière. Une grande et belle célébration à laquelle on sait qu'il est rare d'être convié.

Olivier LEONELLI