[ tricatel ]
A plus de 50 ans BERTRAND BURGALAT n’a plus grand-chose à
prouver. Patron de label Tricatel,
musicien et arrangeur talentueux, parolier doué, c’est aujourd’hui sans doute avec
plus de sérénité que cet artiste multi talent doit aborder la suite des
évènements. Outre les nombreuses bandes originales pour divers film que l’homme
a composé, BURGALAT a proposé plusieurs albums studio sous son nom. ‘Les Choses
Qu’on ne Peut Dire à Personne’ est le cinquième disque d’un artiste en
perpétuel décalage avec son temps … à moins que ce ne soit l’inverse. Un disque
de BURGALAT est toujours une véritable expérience, un voyage dans le temps,
dans une contrée où le désuet flirte avec le moderne, les 70’s rhabillées, réhabilitées.
D’ailleurs pour l’introduction de ce périple aventureux de 19 plages on nage en
plein mystère nappé de volupté. ‘E L’Ora Del’Azione’ pourrait aisément figurer
en bande son idéale d’un film noir français de la fin des années 60. En milieux
de parcours, la chanson pop à la française divine qu’est ‘Les Choses Qu’on Ne
Peut Dire à Personne’ se balade en nonchalance et douceur de vivre. Un instant
de vie acidulé et pourtant essentiel.
‘Etranges Nuages’ est un étrange disco psychotique qui t’entraîne et te
laisse là, abasourdi ! Les disques
de BURGALAT sont uniques et pétri d’un héritage musical large et riche. Un jour
ordinaire baigné de musique extraordinaire. ‘L’Enfant Sur La Banquette Arrière’
donne le ton et offre beaucoup derrière des airs de rien. Un grand morceau pop
classe au texte superbement écrit. ‘Tour
Des Lilas’ file à la vitesse d’un cheval au galop et dégage pourtant une
mélancolie palpable. On est entre ciel
et terre, la tête dans les nuages et le palpitant bien ici bas. Une des plus
belles réussites de ce nouvel album.
BERTRAND BURGALAT est unique donc
précieux. Il possède et partage un univers à la fois kitsch et profondément
humain. Chacun de ses disques est une bénédiction et la prise de conscience
qu’un tel artiste est essentiel. Une fois encore le nouveau disque
recèle son lot de grandes réussites qui à elle seules donnent à ‘Les Choses Qu’on
Ne Peut Dire à Personne’ son statut d’œuvre hors du temps et des modes. On
serait bien mal averti de se priver d’un tel bonheur !
BLONDIE / Pollinator
[ bmg ]
Groupe de légende ayant déclenché de nombreuses vocations,
BLONDIE reste la formation pop punk de référence des années 80 avec un nombre
incroyable de titres marquant et un style unique. Après une séparation de presque
20 ans, Debbie Harry et les boys reprennent du service avec l'album ‘Exit’,
bien accueilli en 1999 et une seconde moitié de carrière plus qu’honorable. Une
longévité assez incroyable en grande partie grâce à la vitalité de ses membres
dont l’indétrônable duo que forment Chris Stein et Debbie Harry. Blondie ne
vise pas les records mais toujours est-il que ‘Polinator’ est le onzième disque
studio en 40 ans de carrière et à plus de 70 ans, voilà qui est plutôt remarquable. Une
vie entière dédiée à la musique avec de grands de très grands moments.
Paru au
début de l’été, ‘Polinator’ est déjà un classique de ce que BLONDIE sait faire
de mieux. Mélodie clashy, gimmick accrocheurs et vocaux reconnaissables entre
mille. Il suffit d’écouter les quatre titres qui ouvrent l’album pour s’en
rendre compte. Du BLONDIE pur jus. On n’est pas loin des ‘Call Me’, ‘Heart Of
Glass’ ou ‘Atomic’. Une fraicheur sans pareil émane de ces nouvelles
compositions comme une énergie renouvelée. ‘Fun’ est un titre pop ultra efficace
tout droit repêché de la fin des 70’s. Totalement jouissif et addictif. Même ‘My
Monster’ pourtant écrit et composé pas Johnny Marr (ex-The Smiths) se fond parfaitement dans
l’univers de BLONDIE.
Inutile de bouder son plaisir, voilà un nouvel album haut
en couleurs et en inspirations. Le résultat est de haut voir sur certains
passages de très haut niveau. Même si la seconde moitié du disque est moins
convaincante, elle n’en reste pas moins de qualité. ‘Too Much’ petite
ritournelle électro pop est tout à fait convaincante et ‘Fragment’ qui achève
‘Polinator’ renoue avec les rythmiques punk des débuts. Sacré retour pour
BLONDIE qui signe avec ‘Polinator’ un de ces meilleurs album.
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