lundi 8 février 2021

[ CHRONIQUE ]

 
WOODKID
S16 (vinyle.cd)
[ Green United Music - Barclay ]
 
 
Après le coup de tonnerre provoqué par 'Iron' en 2011 et la montée en puissance des titres dévoilés jusqu'en 2013 suivi de la sortie du plébiscité premier album 'The Golden Age', Yoann Lemoine alias WOODKID n'a eu de cesse que de prêcher la bonne parole sur les scènes du monde entier et ce durant les deux années qui suivirent. Sacré marathon pour un artiste français sorti de presque nulle part. Une fois la déferlante passée, c'est vers d'autres formes d'arts que ce touche à tout, à la fois graphiste et réalisateur va puiser son  inspiration. C'est à cette période qu'il décide de mettre entre parenthèse la musique, signifiant vouloir se consacrer au cinéma. Pourtant en 2016, WOODKID propose de nouvelles compositions au travers du divers projets de bandes originales de films, jusqu'à composer la musique du long métrage 'Desierto' du réalisateur mexicain Jonas Cuaron. 
En 2020 sans prévenir, l'artiste est de retour avec un second album, conceptualisé dans le plus grand secret. 'Goliath', titre martial qui annonce une sortie imminente est proposé au printemps. 'S16', le deuxième album de WOODKID qui met en lumière l'opposition entre les deux échelles, humaine et industrielle sort en octobre. Cette nouvelle collection de onze titres creuse plus encore et affine le sujet de part une instrumentation plus subtile et des mélodies quoique superbes mais moins évidentes que sur 'The Golden Age'. En début de parcours, 'In You Likeness' tout en apesanteur oscille entre tension et légèreté. Les moments d'introspection et de réflexion sont plus nombreux et les sentiments encore plus à fleur de peau. Le fantomatique et émouvant 'Pale Yellow' donne le frisson, chahute et enfoui l'auditeur d'une mélancolique qui colle à l'âme. La progression du 'Highway 27' pourrait faire référence à la pénible marche métronomique des bagnards entravés de leurs chaines. Atmosphère bien différente avec la ballade mélancolique 'Reactor' qui suit et met en alchimie les voix angélique des enfants du Suginami Chorus Junior et celle de WOODKID dans un moment hors du temps au final époustouflant. 
En fin de parcours, impossible de ne pas se laisser prendre dans la toile de ce joyau qu'est 'Horizons Into Battleground', ballade touchée par la grâce, pétrie des sentiments les plus puissant que l'homme puisse éprouver. Création venu du ciel qui touche à l'extra-ordinaire et au delà du superbe. Comme toujours WOODKID est de ceux qui savent soigner leur sortie et ce 'Minus Sixty One' est la conclusion idéale à un disque qui provoque l'inverse de l'indifférence. Un disque qui déstabilise et retourne, un disque qui laisse à terre et donne la force et le courage de se relever de regarder là haut et d'y voir autre chose. La conclusion est à l'image du reste, grave, concernée puissante et haletante, imposant d'ouvrir les yeux et d'y aller. Donner l'impulsion et la force, remuer les consciences et mener combat, n'est-ce pas là finalement la mission de l'art et cet artiste là à tout compris. Que la gifle est bonne et que sa musique est belle. Mon dieu !!! Quel album !! 

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