mardi 20 juin 2017

[ EXPRESS ]

FUTURE ISLANDS  /  The Far Field
[ 4ad records ]

Dix ans que FUTURE ISLANDS déverse sur la monde de la pop, ses création énergiques et ultra addictives. 'The Far Field', cinquième album du groupe originaire de Caroline du Nord propose lui aussi à l'image du leader de la bande, Samuel T. Herring sa dose de vitamine. Véritable condensé de rythmes sautillant et de mélodies accrocheuses, cette nouvelle collection de douze perles pop s'enchaine à toute vitesse sans laissé de pause à l'auditeur qui tente de suivre le rythme haletant du nouvel épisode de la joyeuse bande à la recherche d'autres terres. Rien à écarter sur 'The Far Field' qui s'écoute sans déplaisir de bout en bout. Bien entendu, certains titres se détachent. 'Cave' à la basse sautillante et aux rythmiques métronomiques possède une mélodie imparable et le chant de Samuel T. Herring fini de séduire l'auditeur. Une folle envie de bouger et de lâcher prise semble nous envahir  au fur et à mesure de la progression. Le trio parvient à composer de petites perles pop en limitant les moyens mis en oeuvre. Synthétiseur, basse et voix font le tout, comme toujours. 'Day Glow Fire' en fin de parcours, dépeint des paysages en mouvement et donne des envies de voyage. quant à 'Shadows',  duo avec la grande prêtresse du punk disco Debbie Harry, c'est de toute beauté, sans doute une des réussite de 'The Far Field'. Pop en diable et mélancolique à souhait, la voix de Miss Blondie colle parfaitement à la composition qui semble avoir été crée pour elle. Jouissif ! 
FUTURE ISLANDS poursuit son chemin sans se soucier de rien sauf de son art. Un art faussement simple ou simplement beau et évidemment attachant, claquant de vie et de couleurs. Un disque essentiel pour l'été et plus encore pour se faire du bien quand la grisaille sera de retour.



SLOWDIVE  / Slowdive 
[ dead ocean ] 

Le cas de SLOWDIVE est légion dans la rock anglais. Des groupes séparés ou en inertie après avoir été broyé par des maisons de disques elles même paumés ou diparus à la suite de guerre interne et reformés après dix, quinze ou vingt ans de silence. On a vu ainsi ressurgir The Jesus And Mary Chain, Lush et autre Ride pour ne citer qu'eux. Fort heureusement, le retour est souvent légitime donc gagant artistiquement et espérons le économiquement. 
Le plaisir et l'envie retrouvée, les cinq membres de SLOWDIVE se réunissent à l'identique vingt ans après 'Pygmalion' le troisième et dernier album paru en 1995. D'abord animé par la scène, le groupe parcours le monde jouant le répertoire d'il y a 25 ans. La flamme est là et après trois ans et un passage en studio, voici que sort le sobrement titré 'Slowdive', quatrième album studio d'un groupe qui n'a pas bougé d'un iota. Sa pop rêveuse est intacte comme inaccessible au temps, intouchable. Les mélodies s'étirent sur de longue minutes, les voix sont en filigranes et ça plane pour eux et donc pour nous. Après l'introduction 'Slomo', typiquement 'slowdivienne', surgit le riff accrocheur du titre le plus rythmé de l'album.  'Star Roving' est une chanson pop, du genre qui colle à la peau et qu'on écoute encore et encore. Une belle réussite simple et efficace. Les chansons s'enchaînent et on est en terrain connu. Les odeurs, les lumière et les couleurs nous semblent familières. Les mélodies s'étirent comme de douces journées d'été. Le bain de guitare enveloppe et couvre les voix qui orientent des constructions volontaires.  Le disque progresse lentement vers 'Falling Ashes' qui chemine de l'aube au crépuscule dans une mélancolie de fin de journée. La musique s'éloigne doucement comme le jour se couche et on se demande si l'on a assisté à une apparition, un doux mirage.



MARK LANEGAN BAND  /  Gargoyle 
[ heavenly recordings ]

L'Américain de 52 ans a eu plusieurs vie et à mener de nombreux projet depuis le milieu des années 80. Pourtant, c'est seulement la quatrième album à paraître sous le pseudonyme  MARK LANEGAN BAND depuis 2004. On retrouve l'univers sombre et la voix rauque reconnaissable de l'artiste, même si les instrumentations sont parfois maintenant orientées vers des sonorités plus synthétiques.
Après l'ouverture 'Death's Head Tatoo', le bien nommé 'Nocturne', sans doute parmi les titres fort de 'Gargoyle' déploie ses sombres ailes et enveloppe de sa mélodie de velours noir. MARK LANEGAN semble avoir, un peu comme Nick Cave, ce statut improbable du cowboy dark aux apointances presque 'gothiques'. 'Blue Blue Sea' est un titre étonnant, à la mélodie simplissime mené par un orgue d'église accompagné de mélopée très 'Glass'. Ce genre d'ovnis pour un artiste né dans le berceau de l'acoustique dépouillé. Les compositions semblent plus vivaces et plus rapide ici, comme le chaloupé Beehive' qui claque sur un riff de guitare en boucle des constructions plus subtiles. Tout au long de 'Gargoyle' on évolue en pleine ambivalence. A des ballades maudites, succèdent de solides titres rock tantôt dépouillés, tantôt saturés de sonorités synthétiques. Le tout dans un étonnant mariage de raison. Il n'est aucun interdit pour MARK LANEGAN qui s'approprie la différence et la fait sienne dans un naturel déstabilisant. De ce métissage surgit la beauté, 'The First Day Of Winter' ou la sombre ballade 'Sister'. Une fois encore, l'artiste trace sa route et on emboite le pas tant l'invitation semble alléchante. Un disque sombre, de punition, de rémission et de pardon, un disque incandescent et sans retour.




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