TONY WAKEFORD / Entretien
Aujourd'hui âgé de 53 ans, TONY WAKEFORD, auteur compositeur anglais est d'abord bassiste au sein du groupe punk Crisis en 1977. C'est à cette époque qu'il rencontre Douglas Pierce avec lequel il fonde en 1981, Death In June, qu'il quittera en 1984. Il se consacre brièvement à Above The Ruins avant de fonder en 1987 SOL INVICTUS, projet qui fait connaitre WAKEFORD avec des albums alliant musiques folk et contemporaine. Il participe également à de nombreux projets et sort plusieurs albums solo. Il travaille actuellement au 14ème album de SOL INVICTUS. TONY WAKEFORD a bien voulu accorder un entretien sur le passé, le présent et le futur de sa carrière artistique.
FEUND : Tony, même si Crisis, Above The
Ruin et Death In June étaient déjà derrière toi , on a réellement fait ta connaissance avec ‘Lex Talionis’, un des album les plus sombre de SOL INVICTUS, c'était en 1990. Quels souvenirs gardes-tu de cette période ?
TONY : J'ai des souvenirs très divers. Above The Ruin a existé dans une période
très sombre pour moi, un moment qui est allé jusqu’à la nausée. Alors quand j’ai
commencé à travailler sur le projet SOL INVICTUS, ça a été pour moi comme une
bouffée d’air frais. C’est également à ce moment que j’ai sérieusement appris à
composer avec la guitare. ‘Lex Talionis’, c’est aussi le début de l’utilisation
des claviers et de la boite à rythme typiquement 80’s. Fort heureusement, à
cette époque David Tibet m’a conseillé sur comment enregistrer le son et
finalement tout cela s’est retrouvé dans un box réunissant SOL INVICTUS,
Current 93 et Nurse With Wound.
FREUND : Le line-up de SOL INVICTUS à souvent changé depuis la
création du groupe. Tu as toujours été le personnage central de ce projet que
tu as d'ailleurs créé. Quelle importance ont les musiciens qui jouent avec toi dans le
processus de composition ?
TONY : Au niveau de la composition, les gens qui travaillent
avec moi n’ont pas vraiment d’impact. Par contre ils ont une vraie importance
dans le résultat final des morceaux. Pour te donner une image, je suis le
gâteau et ils ajoutent le glaçage où la pâte d’amende, s’ils sont allemands.
Dans l’ensemble j’ai eu beaucoup de chance avec les gens qui sont venu
participer à mes travaux, en dehors de certains qui se sont révélés être
autrement, mais bon hein …
FREUND : Tu es un artiste très prolifique. Tu mènes de front de nombreux
projets. On reconnait souvent ton empreinte dans tous ces projets. Quelles différences fais- tu ?
TONY : Justement, oui, comme presque tout vient de moi, je pense que tout
cela est devenu un peu idiot, c’est pour cela que maintenant, je recentre les
choses et que ce qui se fera dans l’avenir se fera sous TONY WAKEFORD. C’est la raison pour laquelle, j’ai mis au
rencard The Triple Tree et Orchestra Noir qui d’un point de vue artistique
avaient tout dit. Je pense que ces projets ont contribué à ma
'notoriété' ou quelque chose comme ça.
FREUND : Je sais que tu travailles actuellement sur le nouvel
album de SOL INVICTUS. Travailles tu seul à la composition ? Peux tu nous
dire si ce nouvel album sortira cette année et à quoi ressemble le nouveau Sol
Invictus ?
TONY : En effet, je termine le travail sur le nouvel album de SOL INVICTUS qui verra le jour
cet année sur le label Prophecy. Outre quelques voix et la basse au niveau de
l’enregistrement, c’est fini. Don de Aggaloch a enregistrer des guitares et le
melotron et Jason Walton va mixer l’album… le pauvre vieux. J’ai aussi sur cet
album Eilish et Renée pour le violon et le flute.
FREUND : Quelles sont tes autres projets ? Un nouvel album
solo ?
TONY : J’ai enregistré quelques titres pour diverses
compilations et je suis en train de travailler sur un titre pour Bryin Dall. Je
ferai certainement aussi quelque chose pour Lloyd James. Susan Mathews et
moi-même avons un projet commun, ‘The Window Tappers’ qui doit sortir sur
Tourettes Records. Enfin, j’ai mis en chantier un nouvel album solo incluant
les délicieuses Jo Quail et Liza Graham. L'album devrait paraître sur un label polonais
dont je ne me risquerai à prononcer le nom. Enfin, The Gild, ma collaboration
avec M est sur le feu.
FREUND : Par le passé, tu as travaillé avec Ian Read (Fire+Ice) et Douglas
Pierce (Death In June). Avez-vous gardé contact ? Comment vois-tu leurs travaux actuels ?
TONY : Je suis en bon terme avec Doug. et Ian, en tous cas je
l’espère. Nous communiquons par mail avec Doug pour ce qui concerne Crisis et
les premiers Death In June même si je suis sûr que nous différons sur beaucoup
de choses dont je doute, comme lorsqu'il mène à une vendetta néo-populaire de
l'apocalypse, ce qui semble être à la mode de nos jours. La dernière fois que
j’ai vu Ian, tout s’est bien passé et j’ai remarqué que nous avions beaucoup
d’amis en commun sur les réseaux sociaux. Je suis heureux que tous deux ai
proposé récemment des choses de grande qualité qui ont été bien accueillies
par le public.
FREUND : Penses tu pouvoir retravailler avec Ian Read ou Doug. Pierce un jour ?
TONY : J’en doute. Tant au niveau géographique que par rapport à l’âge qui joue en
notre défaveur. Je pense que nous avons fait du bon travail ensemble et que
toute nouvelle collaboration pourrait être perçue comme un retour en arrière.
Le passé est le passé, il faut se faire une raison.
FREUND : On te vois peu en France sur scène. Pourtant je
crois savoir que c’est un pays que tu aimes. La raison est que tu reçois peu
d’invitations ou que tu préfères ne pas entreprendre de trop longue
tournée ?
TONY : C'est un peu tout ça en fait. Ma santé et mes animaux de compagnie
m’éloignent de toute tournée à rallonge. Jouer en France m’a toujours paru un
peu … étrange. Nous avons toujours eu un public plus large en Allemagne et en
Italie. De toute façon, la France doit être soulagé que
j’ai récemment jeté mon dévolu sur une Villa en Italie comme dernière
demeure ; ce qui sera sans doute un inconvénient pour le propriétaire de
la dite Villa d’avoir un cadavre
corpulent sur le balcon ! Cependant, pour citer le livre de Ther, ‘Red
Riding’, ‘C’est le néo-folk, où nous sommes, nous faisons ce que nous voulons’.
FREUND : TONY WAKEFORD et la scène rock actuelle, ça donne
quoi ?!
TONY : Eh bien ! Il se trouve que je suis un grand fan de Steven Wilson et
de The Tiger Lillies. J’aime aussi le Kraut Rock. Je n’ai vraiment aucune idée
de ce qui se fait aujourd’hui. Mon meilleurs concert en 2012 étaient les
merveilleux Othon & Tomasini.
FREUND : Pour finir. Le projet le plus fou que tu aimerais réaliser ?
TONY : Un album commun avec Robert Fripp, Lemmy et Christian Vander.
Remerciements : Tony Wakeford pour sa disponibilité.
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