Under The Midnight Sun
CD/VINYLE
[ Black Hill Records ]
07.10.22
Artistiquement indissociable depuis leur rencontre en 1983 et la formation de Death Cult puis THE CULT en 1984, Ian Astubry et Billy Duffy ont traversé le temps en musique. Quarante ans de création et la soixantaine bien tassée, le duo n'a plus aucun plan de carrière et ne sais pas comment demain se fera si ce n'est qu'ils se retrouveront un moment donné pour composer ensemble. THE CULT aujourd'hui travaille quand il le sent et crée à son rythme. Un mini album, une poignée de titres ou un album, peu importe. Quand l'inspiration frappe à la porte, Astubry et Duffy se réunissent. Ce fut le cas pour 'Under The Midnight Sun' après que l'idée ai germé en 2019. En plein vascillement sanitaire, les deux protagonistes se sont réunis en 2020 pour commencer à travailler sur de nouvelles chansons. Les enregistrements ont débuté à l'été 2020 avec le producteur Tom Dalgety aux studios Rockfield ; endroit où THE CULT avait déjà en 1984 enregistré son premier album studio 'Dreamtime'. Pour ce onzième disque, outre Ian Astuby et Billy Duffy, la basse est assurée par Charlie Jones et les percussions par Ian Matthews (Kasabian). 'Under The Midnight Sun' est un disque court et condensé, trente-cinq minutes pour huit titres.
Musicalement, THE CULT garde le cap d'un rock cossu aux mélodies accrocheuses et à la production boisée. La voix de Astbury finissant de charmer l'auditoire. Dès 'Mirror' en entrée d'album, le groupe est de retour sur ses terres arides, ses grandes pleines désertiques et son Amérique fantasmée. Les guitares de Duffy guident une mélodie rock efficace au service de cette voix typique que l'on reconnait immédiatement. Les huit nouvelles compositions font partie d'un classicisme dans l'univers de THE CULT qui propose des titres qu'eux seuls peuvent produire. La hauteur que prend 'A Cut Inside' donne une ampleur à un titre réussi qui s'incruste en tête à la première écoute. Le groupe parvient encore à atteindre des sommets après tant d'années et reste pertinent tant dans le fond que dans la forme. Les envolées lyriques de 'Vendetta X' prouve là aussi que la machine THE CULT tourne encore à plein régime. Basse lourde, rythmiques ronronnantes et guitares en apesanteur offrent à Astbury tout l'espace à une ligne de chant puissante. 'Give Me Mercy', premier single extrait de l'album, présenté durant l'été 2022 possède tous les atouts d'un classique pour un titre bien ficelé. Les riffs de guitare sont labelisés Duffy et font écho dès les premières notes.
En milieu de parcours, 'Outer Heaven' garde le rythme, déployant un son ample pour un titre en deux temps aussi inattendu que bienfaisant, laissant filer ses presque cinq minutes à toute allure. C'est en fin de parcours que THE CULT calme le jeu avec la (fausse) ballade 'Knife Throught Butterfly Heart'. Baignée d'un soleil couchant, cette mélodie laisse traîner ici et là une mélancolie qui mute une agitation sonore que n'aurait pas renié Pink Floyd. Un grand titre rock qui dégage classe et majesté. La production est claire et chaleureuse pour une instrumentation au diapason. Une des réussite significative de cet album. Sur 'Impermanence', les guitares planent et laissent l'espace libre à la voix d'Astbury qui dans ce titre chante divinement. C'est sans déplaisir qu'on écoute ces vocalises uniques voilées par les années mais qui conservent toute la magie. Le titre 'Under The Midnight Sun', toutes cordes dehors, clos l'album, faisant écho à 'Mirrors'. L'apport des violons donne à cette composition des allures de bande originale imaginaire de James Bond. La mélodie serpente et prend de l'ampleur jusqu'à s'évanouir dans la nuit. THE CULT est bien de retour avec un nouveau disque réussi qui redonne à son Art toute la noblesse que le groupe à su construire au fil des décennies et prouve une fois encore que l'inspiration ne s'apprivoise pas. Un disque d'autant plus précieux qu'il aurait pu ne jamais voir le jour.
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