lundi 27 juin 2022

[ CHRONIQUE ]

 
THE LEGENDARY PINK DOTS 
The Museum Of Human Happiness
CD/VINYLE
[Metropolis] 
18.03.22

 
Pour qui veut jouer à comptabiliser l'impressionnante discographie de THE LEGENDARY PINK DOTS, 42 ans au compteur, il lui faudra pas mal de patience et de recherches avant d'obtenir le résultat le plus juste, tant l'étendue de l'oeuvre de la formation est vaste. A quoi bon finalement les chiffres, l'important étant que le duo Ka-Spel, Phil Knight n'ai jamais cessé de créer depuis l'été 80 lorsque les anglais décident de migrer vers la Hollande. En 2022, une bonne trentaine d'albums plus tard, voici THE LEGENDARY PINK DOTS de retour avec 'The Museum Of Human Happiness', un disque riche qui pourrait faire office de bilan, balayant chaque période du groupe, le regard vers le futur.
 
Du synthétisme via 'This Is Museum' au minimalisme de 'There Be Monsters', on reconnait immédiatement la patte unique de Ka-Spel, Knight accompagnés pour l'occasion du guitariste récurrent Erik Drost. L'album paru en mars dernier sur le label américain Metropolis comporte douze nouvelles compositions dont certaines sont d'une beauté renversante. La plongée entre rêve et réalité de 'Cloudsurfer', laisse place à l'urgence de 'Cruel Britannia', un des joyaux de cette nouvelle collection entre rythmiques enjouées et mélancolie assumée, ce titre bouscule, déchire et laisse sans voix. En milieu de parcours on retrouve la ballade 'Coronation Street', un ritournelle vaporeuse emprunte de magie ponctuée de sursauts mystérieux. La voix de Edward Ka-Spel véritable atout de l'ensemble de l'oeuvre de THE LEGENDARY PINK DOTS y fait ici encore des merveilles. 'Postcards From Home' est une pièce épurée, presque désincarnée de près de six minutes qui se déploie lentement comme suspendue. Un moment hors du temps. En fin de parcours, le déploiement de 'The Girl Who Got There First' touche au merveilleux dans sa progression tout en retenue, voguant vers le cieux tout en douceur. L'apesanteur de ce passage est simplement magique. L'univers unique de cette formation singulière ne cesse de se renouveler comme un organisme produirait de nouvelles cellules et c'est ce qui donne à THE LEGENDARY PINK DOTS son caractère si précieux. Baignée de tristesse, la ballade 'A Stretch Beyond' prend à la gorge et déchire le coeur. La voix de Ka-Spel à la fois douce et fragile donne le frisson. Le plus beau reste pourtant à venir avec 'Tripping On My Nightmares', promenade synthétique épique dans le monde des songes les plus sombres. Sorte d'opéra moderne ou la tirade passe du mystère à la peur et de la douceur à l'acide dans une progression qui souffle chaud et froid avec maestria. L'ensemble bouillonne sans jamais exploser. Des plus singulier, ce passage est une pure réussite. En conclusion, 'Nirvana For Zeroes' est une découpe expérimentale de styles et d'ambiances typiques de la formation qui quitte la scène laissant le porte ouverte à un avenir des plus incertain, mais soyons en sûr le prochain album de THE LEGENDARY PINK DOTS n'est pas loin et nous seront toujours là pour nous engouffrer dans cet entre-monde ou tant reste encore à découvrir ...


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