TRISOMIE 21 / Happy E.N.D.
Compact Disc - Vinyle
[ chromo music ]
Revenu en 2017 de presque huit années de silence, TRISOMIE
21, groupe culte en activité depuis le début des années 80, n’en finit plus de
nous gâter que ce soit sur scène ; le groupe tourne depuis une bonne année
et devrait le faire encore en 2019 pour ce qui est d’une de leur plus longue
tournée depuis la création du projet.
Mais TRISOMIE 21 après le dernier né ‘Elegance Never Dies’ continue
aussi de produire ; ici pas l’intermédiaire d’une armée de producteurs talentueux.
Le 11ème
album du groupe Français et la tournée qui s’en suivi a donné l’impulsion près
de 40 ans après les débuts de TRISOMIE 21 à un album unique, un disque de
remixes, plus encore, de relectures du dernier ‘Elegance Never Dies’. Un album ambitieux,
puisque neuf des meilleurs producteurs de tous les temps se sont penché sur les
titres du dernier album pour en donner leurs propres versions. Certains d’entre
eux sont de véritables légendes. Ce qui est remarquable ici, autant que la
qualité des versions, c’est l’homogénéité de l’ensemble. A croire que tous ont
travaillé ensemble vers un but commun. Et pourtant ….
Ainsi, ‘Our Trip’ est
revu et corrigé par Dave Bascombe, producteur de Depeche Mode ou encore Tears
For Fears. Sa version et tout en apesanteur, offrant une dimension élégiaque au
titre original. De son côté, Peter Walsh qui travailla entre autres avec Simple
Minds ou Alphaville vitamine et accélère le propos de ‘Where Men Sit’, une des
grandes réussites de ‘Happy E.N.D. La Version de ‘Rebirth’ qu’offre John Fryer
(Cocteau Twins, Wire) est froide et implacable et accède à une ampleur
nouvelle. Absolument excellent ! Gareth Jones renommé producteur de Erasure
ou Interpol, apporte lui une dynamique nouvelle à ‘Over The Noisy Keys’ et
enferme l’auditeur dans une bulle de mystère. En milieu de parcours Dave Allen
(The Sisters Of Mercy – The Cure) procure à ‘Happy E.N.D.’ la respiration attendue
avec ce ‘Something Else’ retravaillé en une tirade quasi instrumentale propice
au voyage. ‘Is Anybody Home Part 5’ devient plus expérimentale presque ambient
sous la houlette de Chris Kimsey (Killing Joke, Marillion). On reconnait bien la patte de Stephen Hague
(Pet Shop Boys, New Order ou encore Siouxsie & The Banshees) avec cette
relecture plus dansante et enjouée de ‘No Man Can Imagine’, un des grands
moments de l’album. Même mouvance pour Sean Beavan (producteur de Marilyn Manson
entre autres) qui booste ‘Tender Now’ vers des sommets, offrant au titre une
orientation dansante et une énergie communicative. Vraiment remarquable !
En fin de parcours on retrouve un des
titres phares de ‘Elegance Never Dies’, ‘Alice’ qui se voit retravaillé par le
célèbre producteur de Suède ou encore Placebo, Steve Osborne qui propulse le
propos vers un electro rock sautillant, incandescent et sur-vitaminé avec un
naturel et un talent qui laisse sans voix.
L’ensemble de ‘Happy E.N.D. en plus
d’être homogène est de grande qualité et extrêmement bien produit. L’investissement
des intervenants et total et le résultat respire la passion et le talent. La
pochette elle-même très réussie rappelle la genèse de TRISOMIE 21 de par son
graphisme et son épuration. Les albums de remixes sont bien souvent inégaux
mais ‘Happy E.N.D.’ est bien autre chose qu’un simple disque de remixes. C’est
un album de relectures à part entière qui s’écoute de bout en bout. Encore une
fois, TRISOMIE 21 demeure une des formation française des plus singulière et
des plus recommandable.
[ FREUND ]
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