DEPECHE MODE / Spirit
[ columbia records 2017 ]
A présent que tout est un peu retombé
autour de la sortie du 14ème album studio d'un des monstre de la pop
moderne et qu'une certaine sérénité semble regagner les rédactions il
est peut être temps d'écrire sur 'Spirit' qui semble retrouver
l'assurance de ses pairs. Paru en mars dernier, le nouvel album de DEPECHE MODE
est annoncé par 'Where's The Revolution?', single carré et efficace qui
semble être de bon augure pour la suite. Mais qu'attendre d'un groupe
qui s'essouffle depuis le départ du metteur en son Alan Wilder présent
de 1983 à 1993. Qu'espérer d'un groupe qui ne nous a pas réellement
enthousiasmer depuis plus de 10 ans et le réussi 'Playing The Angel en
2005, suivi de deux disques mou et sans passion?
Compliqué
d'aborder sous cet angle une collection de douze nouvelles chansons et
pourtant... L'introduction 'Going Backwards' frappe fort et redonne à DEPECHE MODE
le statut de mélodiste qu'il mérite. La production de James Ford est
juste et donne la puissance à la musique qui possède une construction
accrocheuse. Le single 'Where's The Revolution?' permet à 'Spirit' de
décoller et laisse espérer le meilleurs pour la suite. 'The Worst Crime'
ballade gentillette qui suit et 'Scum' hybride électro reggae
parviennent à garder le cap. Malgré la baisse de régime sur le simpliste
et répétitif 'You Move', on se laisse sans mal emporter par le très
beau 'Cover Me', mélancolique et envoûtant titre dont le final crescendo
inattendu ne fait qu'amplifier sa valeur. Une des grande réussite de
l'album. 'Eternal' qui enchaîne est l'exemple même de ce que Martin Gore
peut proposer d'insupportable, avec une ballades mièvre et interminable
malgré ses 2 minutes 25. Seul réel faux pas de 'Spirit' qui reprend
doucement avec 'Poison Heart' suivi du très bon 'So Much Love' offrant à
l'album un résonance très familière avec des rythmiques métalliques et
une mélodie enlevée. L'ensemble s'enchaîne dans une dynamique presque
robotique. Les machines sont remises à l'honneur ici et le choix de
James Ford (Simian Mobil Disco) n'est pas un hasard.
La
conclusion laissée dans un premier temps à Dave Gahan avec le chaloupé
'No More' (This Is The Last Time' est sublimé par ce qui restera sans
doute un des meilleurs titres interprété par Martin Gore depuis très
longtemps. Le décharné 'Fail' dans lequel la voix de Gore fait des
merveilles. Le minimalisme, l'instrumentation et la beauté de la mélodie
rythmé pas de simple battements donnent le frisson. Quelle belle façon
de refermer un disque qui porte finalement tellement bien sont nom.
'Spirit' est enfin un bon cru et DEPECHE MODE remet en avant sa légitimité au travers du talent qui caractérise le groupe. L'équilibre est retrouvé.
[ FREUND ]
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