lundi 22 mai 2023

[ CHRONIQUE ]



ELYSIAN FIELDS
Once Beautiful, Twice Removed
CD/VINYLE
[ Ojet Records ]
04.10.22


Oren Bloedow et Jennifer Charles se rencontrent en 1990, alors qu'ils sont tous deux artistes de bars. Lui dispose d'un talent musical, elle possède une voix de velours. Ils forment ELYSIAN FIELDS en 1995, nom que leur inspire la mythologie grecque. C'est cette même année que paraît un premier EP quatre titre, 'Elysian Fields', carte de visite à leur style musical qualifié de 'rock noir'.  L'année suivant, le groupe propose 'Bleed Your Cedar', un premier album inspiré, teinté de jazz de rock et d'une pop fiévreuse et suave. Dix autres suivront. Jennifer Charles, forte identité du son ELYSIAN FIELDS, chante des textes sombres sur une tonalité sensuelle. 'Once Beautiful, Twice Removed' paru en octobre dernier, est le onzième album studio de la formation et fait suite 'Transience Of Life' paru en 2020. 
Ce nouvel album reste dans la mouvance que développe ELYSIAN FIELDS depuis plus de 25 ans et possède ce charme singulier qui à fait le succès de groupe. 'Road Trip' que susurre d'un souffle chaud Jennifer Charles, soutenu d'un piano délicat, s'avère être une solide ballade onirique qui possède un charme fou et enivre l'auditeur pris au piège dès les premières notes d'un titre sublime. Décidemment, l'art de cette formation est absolument unique. 'Lucid Dreaming' titré avec justesse poursuit dans la sensualité, offrant à cette voix lancinante un écrin délicat soutenu d'une guitare acoustique sur une belle mélodie pop. L'univers de ELYSIAN FIELDS est un monde à part situé entre rêve et réalité. Et le charme continu d'opérer sur 'Julien', promenade jazzy crépusculaire dont l'instrumentation minutieuse apporte une dimension très spatiale. Presque soul, 'One Beautiful, Twice Removed' est une ballade épurée, offrant le rôle central à la voix caressante de Jennifer Charles qui emplie l'espace avec volupté. Baigné d'un soleil orangé, 'Elegance To Forgetting' réchauffe doucement l'atmosphère et donne des envies d'abandon. Un abandon propice à la très 70's 'Gone South', la mélancolie en plus. Par ces accents 'country' le titre rappel l'univers du regretté Lee Hazlewood. Pour la suite, le vaporeux 'We'll Get There Yet', montre à quel point ELYSIAN FIELDS domine son art dans une simplicité déconcertante. Tout est là réduit à son essentiel. En fin de parcours l'électrique 'Let It Spin Out', titre qui ne figure que sur la version cd de l'album laisse s'exprimer une face plus sombre et plus expérimentale en déployant un titre bancale et fiévreux chanté en duo avec Oren Bloedow.  Le blues dépouillé de 'Like Family' joue à l'équilibriste et laisse l'auditeur en suspend dans l'immensité de l'espace. Un passage des plus envoûtants. ELYSIAN FIELDS fait partie de ses formations qui poussent l'exigence vers l'excellence, offrant des titres très travaillés, ciselés et charpentés de l'essentiel, de ce qui fait d'une simple chanson un morceau de bravoure.
Avec ce nouvel album, le groupe nous met devant l'évidence qu'il n'existe pas d'autre pareil dans le monde de la musique actuelle. Leur création tient de l'équilibre, de l'alchimie et parfois presque du miraculeux tant tout ici est évident, simple, profond et beau. ELYSIAN FIELDS mérite toute notre attention pour ce qu'il nous apporte et souhaitons que la formation nous gratifie encore de nombreuses année de cette musique venu du monde des rêves. 


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