mardi 26 avril 2022

[ TV ]

 
RAMMSTEIN / Zeit
SINGLE : Zeit 
FORMAT : CDs/10' Vinyle 
DATE : 11.03.22
LABEL : Universal
 

lundi 25 avril 2022

[ SINGLE ]

C'est assez rare pour être souligné mais les formats courts même s'ils sont moins couru depuis une dizaine d'années persiste et conserve leur rôle d'annonciateur. Outre le charme dégagé par le format ils permettent de se plonger souvent dans l'atmosphère d'un album à venir et parfois d'y accéder pour les collectionneurs d'objets à des pistes inédites. Récemment, trois EP ont retenu l'attention.


RAMMSTEIN /
Zeit / CDs - 10' vinyle - [UNIVERSAL]

'Zeit', le premier titre de RAMMSTEIN depuis trois ans joue à la perfection son rôle d'annonce à l'album du même nom. Introduit en grande pompe par une vidéo toujours très esthétique et propice à réflection, le titre 'Zeit' est dans la pure lignée de ce que le groupe sait faire. Une solide mélodie ficelée d'une production au millimètre alliant comme souvent la force voir la brutalité d'un propos au service d'une mélancolie non contenue. Le chant de Till Lidemann toujours aussi essentiel à l'ensemble reste en point de mire. Sur le format paru en cd et vinyle 10' contenant trois titres, on retrouve trois versions du titre 'Zeit', toutes réussies faut-il le préciser. Outre l'originale, les relectures concernent dans un premier temps le multi-instrumentiste islandais Ólafur Þór Arnalds qui s'attelle à une version quasi instrumentale très cinématographique proche d'une certaine idée de la musique contemporaine toute en suspension en mélancolie et en fragilité. De son côté le producteur américain Robert Koch (Robot Koch) basé à Berlin retravaille avec délicatesse la version originale en minimisant l'instrumentation laissant place nette à Till Lidemann dans un ambiance apocalyptique parfois pesante et menaçante. Les treize minutes de ce formats court s'écoutent de bout en bout avec plaisir et intérêt. 
 
 
 
SOFT CELL /
Bruises On All My Illusions / CDs - 12' vinyle - [BMG]
 
 
Totalement inespéré, le retour discographique de SOFT CELL est lié à un nouvel accord avec BMG qui propose un nouvel album du duo mythique près de vingt ans après le dernier. De plus à en entendre ce premier extrait survitaminé, tous les espoirs d'un bon cru sont permis. Sur ce EP contenant quatre titres, on retrouve deux versions de 'Bruises On All My Illusions', titre à figurer sur l'album 'Happiness Not Included'. La première version est celle incluse sur l'album, une électro pop à l'efficacité redoutable catchy à souhait et très dansant. Boosté par le duo de producteur Manhattan Clique la version longue n'en est que plus calibrée pour les clubs. Aucun ennuie durant les sept minutes où l'on se surprend à taper du pied ou se dandiner sans aucune résistance. Le troisième titre est pour le moment un inédit retravaillé pour l'occasion par le légitime Dave Ball. 'Vaporise' oscille intelligemment entre nonchalance et gravité. Mélodiquement simplement beau, ce titre sans vraiment en comprendre la raison, donne le frisson. Eléments pop, soul et électro dosent parfaitement une belle mélodie accompagnée de la voix d'un Marc Almond fédérateur à souhait. Moment de grâce et de communion. En fin de parcours, Dave Ball choisi de retravailler 'Heart Of Chernobyl' un titre extrait de l'album. Ritournelle synthétique chaloupée et planante, cette piste demeure dans un héritage 80's, hommage à une époque en conservant au niveau de la production un pied dans le présent. Les presque 25 minutes de cette jolie carte de visite enchantent sur son ensemble et ne donnent que davantage l'envie d'en entendre plus !



KILLING JOKE /
Lord Of Chaos / CDs - [SPINEFARM]


En quasi sommeil depuis 2015, KILLING JOKE revient avec un EP quatre titres contenant deux nouvelles compositions. La fureur et l'incandescence persistent. Le style inimitable de cette formation de légende aussi. Le titre 'Lord Of Chaos' à lui seul détermine l'intérêt de cette sortie. Du KILLING JOKE pur jus ! Toutes guitares dehors, acide et urgent, ce titre punk dans l'âme continu de creuser le sillon d'un groupe sans concession depuis plus de 40 ans. Le second inédit 'Total' se veut plus en nuance et en apesanteur. Le refrain de 'Total' toujours aussi fédérateur donne le ton de la non soumission. Quel plaisir d'entendre du nouveau et de retrouver ce groupe essentiel en total possession de son art. Même si aucune annonce n'est faite en ce sens pour le moment, on espère un nouvel album des anglais dans un future proche. Les deux autres titres inclus sont eux extraits de l'album 'Pylon' (2015) et bénéficient d'une relecture plutôt froide et synthétique pour 'Big Buzz' rebaptisé ici 'Motorcade Mix'. Mélodiquement assez proche de l'originale, cette version apporte un souffle nouveau au niveau de l'habillage et des rythmiques plus percussives entraînant un beat plus rapide sur l'ensemble du titre. La relecture de 'Delete' par Youth est retravaillée en version Dub. Extrait lui aussi de 'Pylon', ce morceau titré ici 'Delete In Dub (Youth Disco 45 Dystopian Dub)' est une longue plage Dub de plus de sept minutes. Méconnaissable par rapport à l'originale, cette relecture est un mix de dub et de jungle. Cette nouvelle livraison de KILLING JOKE ravira les amateurs heureux d'écouter encore et encore les deux titres inédits de ce EP d'une durée de plus de 20 minutes. Les versions vinyles colorée arrivent en septembre prochain.

dimanche 24 avril 2022

[ CHRONIQUE ]


 
MADRUGADA
Chimes At Midnight
CD/LP
[Madrugada]
28.01.22


Formé sous le nom de Abbeys Adoption au début des années 90, le groupe opte pour MADRUGADA en 1995 au moment de l'intégration du guitariste Robert Buràs. Les Norvégiens signent dans la foulée et pour six albums consécutifs chez Virgin records. Après deux EP en 1998, MADRUGADA se hisse au sommet des charts indé via un mélancolique premier album, 'Industrial Silence' en 1999. Les disques et les tournées s'enchaînent. En 2001, 'The Nightly Disease', 'Grit' en 2002 et 'The Deep End' en 2004. Après la tournée de 2004 durant laquelle le groupe rempli les salles à travers l'Europe, MADRUGADA publie son premier album live, 'Live At Tralfamadore', disque capté sur scène essentiellement en Norvège. En 2007, alors que le groupe est en studio pour y enregistrer un cinquième album, Robert Buràs décède brutalement à l'age de 31 ans. Le nouvel album sobrement titré 'Madrugada' sort finalement en 2008. Le choc est terrible et MADRUGADA ne se relève pas de cette perte. Les membres prennent la décision de ne pas poursuivre sans leur guitariste et après une courte tournée d'adieu qui s'achève fin 2008, MADRUGADA n'est plus. 

Durant les dix années qui s'écoulent, chacun suivra sa route et Sivert Hoyem, chanteur du groupe entreprendra une carrière solo riche de plusieurs albums tous digne d'intérêt, hantés de sa belle voix grave et chaude de crooner.  Pourtant en 2018, les trois membres restant de MADRUGADA annoncent contre toute attente une tournée anniversaire pour célébrer le premier album du groupe, 'Industrial Silence'. La cohésion demeure et dès 2019 les dates de concerts s'enchaînent. MADRUGADA reprend vie et les projets se multiplient jusqu'à porter la formation en studio pour y travailler sur un sixième disque qui paraît finalement à la fin de l'hiver sous le titre 'Chimes At Midnight'. 
Dès les premières notes on reconnait la style feutré du groupe jusqu'à l'entrée en scène de cette voix unique. 'Nobody Loves You Like I Do' est une ballade d'amour nocturne de toute beauté vêtue du plus beau velours aux arrangements soyeux et à la charge dramatique indéniable. Quelle classe ! Les grandes étendue et la panoramique selon MADRUGADA sont de retour. 'Running From The Love Of Your Life' invite au voyage et à la liberté sur des envolées de guitares magiques. 'Stabat Mater' est une ballade 60's à la beauté intemporelle rappelant par ces envolées un certain Morricone. Ritournelle au charme désuet et à la mélancolie communicative. Un des plus beaux moments de cette nouvelle collection. 'Slowly Turns The Wheel' est une chanson isolée à laquelle à participé Robert Buràs, le disque en contient deux. Pure lovesong, 'Call My Name' plane sur un idéal de vie suspendue à la personne désirée. Un cri dans la nuit qui raisonne sur les accords d'une guitare stridente accroché à l'espoir que tout n'est pas fini. La pop classieuse de 'You Promised To Wait For Me' semble être extraite d'un disque oublié de Roy Orbison dans sa construction chaleureuse, sa lumière orangée et ses envolées de cordes chatoyantes. L'influence d'un disque en grande partie enregistré à L.A. se trouve peut-être ici. MADRUGADA qui semble à présent privilégier les ballades aux explosions de guitares n'a rien perdu de son savoir faire, de son inspiration et de son talent. 'Ecstasy' clôt l'album tout en douceur et en volupté. La fragilité et l'épure sont de mise mais la gravité aussi qui rôde. Magnifique vocaux de Sivert Hoyem qui donne à cette ballade qui s'étire vers les cieux toutes les vibrations et les nuances qui font de cette conclusion un moment hors du temps. 
Ce nouveau disque de MADRUGADA est un véritable miracle. Un disque inattendu qui offre tant de richesses et d'inspirations qu'il pourrait être cette fois véritablement le dernier qu'on en voudrait à personne tellement c'est profond, tellement c'est beau, tellement c'est au dessus de l'ordinaire. Indispensable !
 

vendredi 22 avril 2022

[ INFOS ]


Les Irlandais de JUST MUSTARD seraient-ils une forme réincarnée de nos regrettés Cranes ? Conclusion bien hâtive si l'on creuse le sillon déjà profond de ce jeune groupe de garçons, quatre menés par la fronwoman Katie Ball. Certes les similitudes vocales et le phrasé particulier de miss Ball rappellent à de nombreuses reprises la gracile Alison Shaw. Musicalement c'est le primo Crane entre 1986 et 1990 que s'invite parfois dans la musique de JUST MUSTARD. Basse lourde et rythmiques syncopées, guitares acérées dans une atmosphère tendue et froide. En effet, sous cet aspect et il suffit d'écouter 'I Am You' pour le comprendre, les similitudes sonores avec Cranes existent bien. 
Pourtant pour qui a vu le groupe sur scène, il y a une fougue et une incandescence propre au quintette de Dundalk. Formé en 2016, le groupe autoproduit son premier EP la même année. Deux ans plus tard JUST MUSTARD sort un premier album, 'Wednesday' sur le label indé Pizza Pizza Records. Après une poignée de single en 2019 et 2020, le groupe est signé sur le label Partisan Records qui héberge déjà Fontaines D.C. pour lesquels JUST MUSTARD ouvre sur la tournée Européenne et Américaine. Leur musique est déjà passionnante, faite d'expérimentations et de bruits divers, d'apesanteur et de lourdeur, de mystère et de poésie. Parfois pop nébuleuse, parfois shoegaze acide, les compositions de ces cinq jeunes musiciens ne laissent pas de marbre. Le groupe s'apprête d'ailleurs à proposer 'Heart Under' via Partisan Records dès le 27 mai prochain et nul doute que leur champ de vision tout comme leur public risquent de s’étendre aussi vite que l’ombre JUST MUSTARD plane à présent sur la longue liste des groupes sur lesquelles il faudra maintenant compter !