lundi 22 mai 2023

[ CHRONIQUE ]



ELYSIAN FIELDS
Once Beautiful, Twice Removed
CD/VINYLE
[ Ojet Records ]
04.10.22


Oren Bloedow et Jennifer Charles se rencontrent en 1990, alors qu'ils sont tous deux artistes de bars. Lui dispose d'un talent musical, elle possède une voix de velours. Ils forment ELYSIAN FIELDS en 1995, nom que leur inspire la mythologie grecque. C'est cette même année que paraît un premier EP quatre titre, 'Elysian Fields', carte de visite à leur style musical qualifié de 'rock noir'.  L'année suivant, le groupe propose 'Bleed Your Cedar', un premier album inspiré, teinté de jazz de rock et d'une pop fiévreuse et suave. Dix autres suivront. Jennifer Charles, forte identité du son ELYSIAN FIELDS, chante des textes sombres sur une tonalité sensuelle. 'Once Beautiful, Twice Removed' paru en octobre dernier, est le onzième album studio de la formation et fait suite 'Transience Of Life' paru en 2020. 
Ce nouvel album reste dans la mouvance que développe ELYSIAN FIELDS depuis plus de 25 ans et possède ce charme singulier qui à fait le succès de groupe. 'Road Trip' que susurre d'un souffle chaud Jennifer Charles, soutenu d'un piano délicat, s'avère être une solide ballade onirique qui possède un charme fou et enivre l'auditeur pris au piège dès les premières notes d'un titre sublime. Décidemment, l'art de cette formation est absolument unique. 'Lucid Dreaming' titré avec justesse poursuit dans la sensualité, offrant à cette voix lancinante un écrin délicat soutenu d'une guitare acoustique sur une belle mélodie pop. L'univers de ELYSIAN FIELDS est un monde à part situé entre rêve et réalité. Et le charme continu d'opérer sur 'Julien', promenade jazzy crépusculaire dont l'instrumentation minutieuse apporte une dimension très spatiale. Presque soul, 'One Beautiful, Twice Removed' est une ballade épurée, offrant le rôle central à la voix caressante de Jennifer Charles qui emplie l'espace avec volupté. Baigné d'un soleil orangé, 'Elegance To Forgetting' réchauffe doucement l'atmosphère et donne des envies d'abandon. Un abandon propice à la très 70's 'Gone South', la mélancolie en plus. Par ces accents 'country' le titre rappel l'univers du regretté Lee Hazlewood. Pour la suite, le vaporeux 'We'll Get There Yet', montre à quel point ELYSIAN FIELDS domine son art dans une simplicité déconcertante. Tout est là réduit à son essentiel. En fin de parcours l'électrique 'Let It Spin Out', titre qui ne figure que sur la version cd de l'album laisse s'exprimer une face plus sombre et plus expérimentale en déployant un titre bancale et fiévreux chanté en duo avec Oren Bloedow.  Le blues dépouillé de 'Like Family' joue à l'équilibriste et laisse l'auditeur en suspend dans l'immensité de l'espace. Un passage des plus envoûtants. ELYSIAN FIELDS fait partie de ses formations qui poussent l'exigence vers l'excellence, offrant des titres très travaillés, ciselés et charpentés de l'essentiel, de ce qui fait d'une simple chanson un morceau de bravoure.
Avec ce nouvel album, le groupe nous met devant l'évidence qu'il n'existe pas d'autre pareil dans le monde de la musique actuelle. Leur création tient de l'équilibre, de l'alchimie et parfois presque du miraculeux tant tout ici est évident, simple, profond et beau. ELYSIAN FIELDS mérite toute notre attention pour ce qu'il nous apporte et souhaitons que la formation nous gratifie encore de nombreuses année de cette musique venu du monde des rêves. 


mardi 16 mai 2023

[ CHRONIQUE ]


THE CULT 
Under The Midnight Sun
CD/VINYLE
[ Black Hill Records ]
07.10.22


Artistiquement indissociable depuis leur rencontre en 1983 et la formation de Death Cult puis THE CULT en 1984, Ian Astubry et Billy Duffy ont traversé le temps en musique. Quarante ans de création et la soixantaine bien tassée, le duo n'a plus aucun plan de carrière et ne sais pas comment demain se fera si ce n'est qu'ils se retrouveront un moment donné pour composer ensemble. THE CULT aujourd'hui travaille quand il le sent et crée à son rythme. Un mini album, une poignée de titres ou un album, peu importe. Quand l'inspiration frappe à la porte, Astubry et Duffy se réunissent. Ce fut le cas pour 'Under The Midnight Sun' après que l'idée ai germé en 2019. En plein vascillement sanitaire, les deux protagonistes se sont réunis en 2020 pour commencer à travailler sur de nouvelles chansons. Les enregistrements ont débuté à l'été 2020 avec le producteur Tom Dalgety aux studios Rockfield ; endroit où THE CULT avait déjà en 1984 enregistré son premier album studio 'Dreamtime'. Pour ce onzième disque, outre Ian Astuby et Billy Duffy, la basse est assurée par Charlie Jones et les percussions par Ian Matthews (Kasabian). 'Under The Midnight Sun' est un disque court et condensé, trente-cinq minutes pour huit titres. 
Musicalement, THE CULT garde le cap d'un rock cossu aux mélodies accrocheuses et à la production boisée. La voix de Astbury finissant de charmer l'auditoire. Dès 'Mirror' en entrée d'albumle groupe est de retour sur ses terres arides, ses grandes pleines désertiques et son Amérique fantasmée. Les guitares de Duffy guident une mélodie rock efficace au service de cette voix typique que l'on reconnait immédiatement. Les huit nouvelles compositions font partie d'un classicisme dans l'univers de THE CULT qui propose des titres qu'eux seuls peuvent produire. La hauteur que prend 'A Cut Inside' donne une ampleur à un titre réussi qui s'incruste en tête à la première écoute. Le groupe parvient encore à atteindre des sommets après tant d'années et reste pertinent tant dans le fond que dans la forme. Les envolées lyriques de 'Vendetta X' prouve là aussi que la machine THE CULT tourne encore à plein régime. Basse lourde, rythmiques ronronnantes et guitares en apesanteur offrent à Astbury tout l'espace à une ligne de chant puissante. 'Give Me Mercy', premier single extrait de l'album, présenté durant l'été 2022 possède tous les atouts d'un classique pour un titre bien ficelé. Les riffs de guitare sont labelisés Duffy et font écho dès les premières notes.
En milieu de parcours, 'Outer Heaven' garde le rythme, déployant un son ample pour un titre en deux temps aussi inattendu que bienfaisant, laissant filer ses presque cinq minutes à toute allure. C'est en fin de parcours que THE CULT calme le jeu avec la (fausse) ballade 'Knife Throught Butterfly Heart'. Baignée d'un soleil couchant, cette mélodie laisse traîner ici et là une mélancolie qui mute une agitation sonore que n'aurait pas renié Pink Floyd. Un grand titre rock qui dégage classe et majesté. La production est claire et chaleureuse pour une instrumentation au diapason. Une des réussite significative de cet album. Sur 'Impermanence', les guitares planent et laissent l'espace libre à la voix d'Astbury qui dans ce titre chante divinement. C'est sans déplaisir qu'on écoute ces vocalises uniques voilées par les années mais qui conservent toute la magie. Le titre 'Under The Midnight Sun', toutes cordes dehors, clos l'album, faisant écho à 'Mirrors'. L'apport des violons donne à cette composition des allures de bande originale imaginaire de James Bond. La mélodie serpente et prend de l'ampleur jusqu'à s'évanouir dans la nuit. THE CULT est bien de retour avec un nouveau disque réussi qui redonne à son Art toute la noblesse que le groupe à su construire au fil des décennies et prouve une fois encore que l'inspiration ne s'apprivoise pas. Un disque d'autant plus précieux qu'il aurait pu ne jamais voir le jour.

samedi 13 mai 2023

[ CHRONIQUE ]


DOMINIQUE A 
Le Monde Réel / Reflets Du Monde Réel
CD/VINYLE 
[ CINQ7 ]
16.09.22 / 03.03.23


Après avoir débuté la musique au contact de différentes formations locales, lui même passionné de musique et de lettres commence à créer en solo au début des années 90. DOMINIQUE A construit ses chansons avec les moyens (limités) du bord.  Auto-produit, son premier album, 'Un Disque Sourd' paraît en 1991 en vinyle uniquement. L'année suivante, alors qu'il commence à tourner, il est repéré par les médias, nottament presse et radio qui commencent à parler de lui et à l'inviter. Il signe dans la foulée avec le label Lithium et publie en 1992, 'La Fossette' considéré par beaucoup comme son véritable premier album. La notoriété de DOMINIQUE A s'accroît en 1995 avec 'Le Twenty-Two Bar' en duo avec Françoiz Breut, extrait du disque 'La Mémoire Neuve'. 
L'artiste qui à plus de trente  ans de carrière est un prolifique qui cumule plus de quinze albums studio et live et un nombre conséquent de formats courts. Il arrive fréquemment que DOMINIQUE A propose deux albums à moins d'un an d'intervalle. Ce fut le cas en 2018 avec 'La Fragilité' suivi de 'Toute Latitude' ainsi qu'en septembre dernier avec 'Le Monde Réel', suivi au mois de mars de 'Reflets Du Monde Lointains'. Deux disques qui cumulent pas moins de dix-huit titres aux textes ciselés et réalistes.
'Le Monde Réel' et 'Reflets Du Monde Lointain' peuvent être considérés comme le contrepoint de 'Vie Etrange', disque imprévu, épuré, paru en 2020 et enregistré durant le confinement. Là, c'est en groupe que l'artiste a enregistré ces titres. L'instrumentation multiple au service de la finesse. Tout est en place et chaque instrument sert les chansons avec précision. Cordes, contrebasse, harpe et flute complètent les traditionnelles, guitare, batterie et clavier. La voix même de DOMINIQUE A est utilisée à intensité modulée en fonction des moments. Les textes toujours bien couchés, traitent pour beaucoup d'entre eux de l'état du monde et d'un constat d'urgence. Réaliste et bien écrit, la prise de conscience et aussi poétique que totale. 'Dernier Appel de la Forêt' ouvre magnifiquement le disque, tout en charme, beauté et mélancolie. La mélodie belle à tomber et magnifiée par des arrangements sublimes, mettant en exergue une voix juste au service d'un texte qui touche au coeur. La suite est du même calibre. 'Avec Les Autres' bénéficie de cette justesse littéraire et appui sur le sujet. La voix se fait plus douce, presque chuchotée sur une mélodie feutrée d'où jaillit ici et là des puits de lumière. DOMINIQUE A confirme ce talent unique de créer de grandes chansons modernes pétries de tradition. Le titre 'Le Monde Lointain' est lui encore de haute volée, déployant de chatoyants arrangements de cordes qui s'échappent vers des sommets. 
Alors que 'Le Monde Réel' distribue les moments de grâce, 'Désaccord Des Eléments' ajoute encore à la magie et donne le frisson. Mélodie ciselée et texte à la force glaçante, chanté d'une voix calme, belle et douce, couchée sur un lit soyeux et poignant. DOMINIQUE A enrichit il ses musiques de textes profonds et imagés ou habille t'il son écriture de mélodies à fleur de peau. Bien entendu l'un et l'autre. L'épure est de mise pour 'Le Monde Réel' qui chemine gracieusement jusqu'à une envolée de courte durée. Depuis toujours, mais plus encore sur cette nouvelle collection, les silences sont importants, offrant des respirations nécessaires aux chansons qui gagnent en force. 'La Maison' est un bel exemple de titre qui respire et enrichit son propos au fil du temps qui passe. Fragile et délicat, ce titre et léger comme une plume et beau comme une photo ancienne. Le court instrumental , 'Le Dénouement' est le trait d'union idéal entre les deux disques frères. Les titres de 'Reflets Du Monde Lointain' sont extraits des mêmes sessions et ont été enregistrés avec la même équipe. 'La Fadeur et l'Intensité' est une ballade consciente de notre condition d'impuissance. Là encore c'est mélodiquement inspiré et la beauté des arrangements est au services de l'émotion. Plus chaleureux, 'Les Yeux Dans Le Soleil' est un titre plein et romantique. Pièce maîtresse de cette suite condensée, 'Chaque Enfant Dans Son Monde' est une splendeur de mots et de musique qui virevoltent dans un mariage riche de sens. Après 'Le Dénouement', 'Le Retournement' laisse place à 'La Plaine' et sa guitare rappelant le grand Cohen. Superbe ballade acoustique qui laisse là l'espace en suspend. DOMINIQUE A est loin dans sa singularité et son univers ne ressemble à aucun autre. Son regard poétique sur toute chose et un cadeau et ces deux sorties simultanées sont deux recueils de chansons majuscules, riches et amples. DOMINIQUE A plus que jamais vient de livrer une oeuvre majeure conséquente qui enchante autant quelle interroge. Du grand Art !

jeudi 11 mai 2023

[ CHRONIQUE ]


PIXIES
Doggerel
CD/LP/K7
[ Infectious Music ]
28.09.22


Qu'il est loin le temps des répétitions dans le garage de David Lovering et de ce premier concert  à Boston. On est en 1986 et les PIXIES fraîchement formés font leurs premiers pas. Le quatuor va rencontrer Gary Smith (producteur du studio Fort Apache) en première partie de Throwing Muses en 1987, mettant en orbite un des plus grand groupe de rock du monde. PIXIES sort quatre albums entre 1988 et 1991. On retiendra les joyaux que sont 'Doolittle' et 'Bossanova'. Après la tournée de 'Trompe Le Monde' en 1992, les tensions sont telles que Kim Deal (basse) et Black Francis (guitare, voix) ne s'adressent plus la parole. La confirmation de la fin des PIXIES est annoncé par Black Francis début 1993. Les membres du groupe seront eux informés par fax par ce dernier. 
Après onze ans de silence, le groupe se reforme pourtant en février 2004 et donne son premier concert au Fine Line de Minneapolis en avril de la même année. A l'été 2013, PIXIES annonce que Kim Deal quitte le groupe. C'est depuis Paz Lenchantin qui la remplace. Cette dernière à d'ailleurs participé aux quatre albums studio que le groupe à sorti entre 2014 et 2022. 
En 2023, le groupe à publié autant d'albums dans sa première vie que dans sa seconde et même si les compositions de Black Francis scintillent un peu moins aujourd'hui qu'hier, elles n'en restent pas moins le plus souvent d'un très bon niveau. A en juger par 'Nomatterday' qui ouvre 'Doggerel', leur dernier disque paru à l'automne dernier. PIXIES conserve cette place unique du groupe qu'on aime pour sa singularité. 'Vault Of Heaven' confirme la tendance. Un rock mélodique aux sonorités familières avec ses couplets refrains qui font mouche. Le quatuor garde ici où là les accents punk rock essentiels à leur passages live à cent à l'heure et 'Dregs Of The Wire' semble calibré pour. Sur 'Doggerel' on retrouve aussi les ballades typiques chères à Black Francis et la chaloupée 'Hauted House' est là pour tempérer et donner de la hauteur. La magie perdure avec l'excellent 'Get Simulated', titre qui passe de l'épure à un rock des plus cool, emboité dans une mélodie imparable. Après la ballade (country) 'The Lord Has Come Back Today', on retrouve la belle écriture de Black Francis avec l'épique 'Thunder And Lightning', titre que n'aurait pas renié 'Bossanova' (1990). Composition charpentée d'une belle mélodie aux guitares chatoyantes. Un des moments savoureux de cette nouvelle collection. La magnifique 'There Is A Moon' qui suit,  sonne comme un classique du répertoire PIXIES et prouve que le groupe reste encore aujourd'hui une référence incontournable de la scène rock. En outre 'Doggerel' est un disque bien produit, chaleureux et bénéficie pour son visuel d'une charte graphique très 'arty' à l'esthétique iconique signé Chris Bigg, collaborateur du regretté Vaughan Oliver (v23), responsable de toutes les pochettes du groupe depuis leur début et de nombreuses autres du catalogue du label 4ad. 
En fin d'album, 'Who's More Sorry Now?' fait partie de ces ballades auxquelles on ne résiste pas. Mélodie boisée, guitares cristallines, tout y es pour s'y perdre. Un charme immédiat pour un abandon total. Force est de constater que PIXIES n'a pas proposé un disque aussi cohérent depuis longtemps et 'Doggerel' est aussi homogène que diversifié, comprenant de bonnes et de très bonnes chansons comme l'efficace 'You're Such a Sadducee' et la cool attitude de 'Doggerel' qui termine l'album en beauté et Black Francis de nous rappeler au passage à quel point il aime Iggy Pop... Quel plaisir de retrouver PIXIES aussi inspiré avec un disque qui fait déjà partie des meilleurs du groupe. L'avenir s'annonce serein sinon radieux pour le quatuor qui après de trente-cinq ans n'a encore visiblement pas tout donné. 

mercredi 10 mai 2023

[ CHRONIQUE ]



EDITORS
EBM
CD/VINYLE/K7
[ Pias ]
23.09.22


Fondé à Stafford en 2002 par une bande d'étudiants en musique, le groupe change plusieurs fois de nom avant d'opter pour EDITORS en 2003.Il se compose de Tom Smith (voix, guitare, calvier), Russell Leetch (basse, clavier), Chris Urbanovicz (guitare, calvier) et Ed Lay (batterie). En 2005 avec le premier album, 'The Black Room', EDITORS remporte un vif succès publique et commercial. succès qui sera confirmé en 2007 avec leur second disque, 'An End Has A Start'. Le publique sera pourtant partagé à la sortie en 2009 de 'In This Light On This Evening' et son apport massif de sonorités synthétiques, plaçant au second plan l'armature rock du groupe. 
Pourtant EDITORS persiste et signe avec 'EBM' son septième album studio paru en septembre dernier et ajoute aux sonorités synthétiques une solide construction électronique dans les rythmiques et l'habillage des morceaux. Un virage entamé en 2019 avec l'intégration de Benjamin John Power et la sortie de 'The Blank Mass Sessions' paru cette même année et consistant en une relecture électro de l'album 'Violence' (2018). EDITORS semble pourtant garder le cap et même si les fans hardcore ont sans doute crié au scandale, 'EBM' est un disque plutôt travaillé et bien produit. Comme toujours avec le groupe, tous les titres n'ont pas la même force, loin s'ne faut. Pourtant le disque débute en grande pompe avec 'Heart Attack', un titre massif à la basse lourde, composé d'une mélodie simple et efficace. Le son y est ample et la puissante production rend justice à un refrain qui fait immédiatement encrage. 'Heart Attack' fait réellement office d'excellente introduction. 'Picturesque' pousse plus loin le propos synthétique, reléguant loin sous les machines, guitares, basse et autre batterie. C'est assez radical pour qui à suivi EDITORS première mouture. La mélodie, elle-même sans être mauvaise est assez basique. Il faudra donc attendre 'Karma Climb' pour renouer avec la magie mélodique du groupe. Ici l'orientation optée et flatteuse et rend justice à un morceau qui fait mouche dès les premières notes. Jouissif ! A mi-parcours, 'Kiss' pourrait être extrait de versions survitaminées de 'Papillon'. Il souffle ici un vent de liberté et l'apesanteur dégagée par cette longue plage dansante est contagieuse. Une des réussite de 'EBM'. Preuve que EDITORS sait toujours créer des mélodies simples et efficaces qui restent en tête dès la première écoute. 
La seconde partie de l'album débute avec 'Silence', une ballade peu digeste qui s'étire jusqu'à la rupture. Ce genre de morceau dispensable que tente de nous faire oublier 'Strawberry Lemonade' sans grand succès, tant l'ensemble manque de fond et ne tient que sur une forme artificiellement boostée à grand coup de couches et de surcouches. 'Vibe' et sa mélodie calibrée pour les stades n'y pourra rien, EDITORS nous ennui et perd le bénéfice d'un début d'album de bonne facture. 'Educate' en fin de parcours ne parvient pas à rattraper le coup même s'il est plutôt bien foutu et se laisse écouter sans déplaisir. Enfin, la conclusion, 'Strange Intimacy' reprend des couleurs et s'avère être un allié de choix pour qui veut sauver 'EBM'. Une solide mélodie poussée comme un bolide, bénéficiant d'une production léchée et de belles envolées pour se quitter sur une bonne impression et donner (qui sait) l'envie d'y revenir. EDITORS reste ce groupe capable du meilleurs et de l'ennui et 'EMB' ne déroge pas à la règle. Un disque en demi teinte comprenant fort heureusement son lot de grands morceaux que finalement seul EDITORS peut produire. 

mardi 9 mai 2023

[ CHRONIQUE ]


THE BLACK ANGELS
Wilderness Of Mirrors 
CD/VINYLE/K7
[ Partisan ]
16.09.22

Admirateurs du Velvet Underground, les Texans, s'inspirent du titre 'The Black Angels Death Song' pour formé en 2004 THE BLACK ANGELS.  Avec leur premier album 'Passover' en 2006, le groupe impose le psychédélisme de leur rock garage et façonnent un style musical au sein duquel les vocalises de Alex Mass sont un atout évident. Le trio originel, Alex Mass (guitare et voix), Christian Bland (guitare et orgue), Stephanie Bailey (batterie) est étoffé par Jake Garcia (basse) depuis 2017 et Ramiro Verdooren à la guitare et voix depuis 2021. Chacun des six albums de THE BLACK ANGELS n'a fait que confirmer et bonifier le style musical d'un groupe décidemment au dessus de la mêlée et 'Wilderness Of Mirrors' paru en septembre dernier sur Partisan confirme la tendance. 
Le psyché-rock 'Without a Trace' serpente lourdement dans une progression foutraque cimentée par la basse, la batterie et la voix d'Alex Mass pour un titre au son sec, couvert de la chaleur des guitares 70's réincarnées. C'est de la vapeur que surgit 'History Of The Future', oscillant entre souffles planants et passages électrisés. La bascule dans l'univers rock garage de THE BLACK ANGELS est totale et les mélodies semblent de plus en plus incisives. Le grand morceau qu'est 'Empires Falling' ne fait que conforter l'impression que les américains font grandir leur art avec le temps et ce 'Wilderness Of Mirrors' allonge les claques de titre en titre. Le vent balayé par 'El Jardin' est un manifeste de liberté, une certaine mélancolie en plus. Puissant et franc, ce morceau fédérateur et dansant est à placer parmi les plus percutant du nouvel album. Après la ballade psychédélique 'La Pared (Govt. Wall Blues)',  la pop envoûtante de 'Firefly', et les expérimentations rock de 'Make It Known', la fantôme du Velvet s'invite dans la chamanique 'The River', longue progression acoustique aux allures de prière païenne. Une invitation à l'ailleurs où couleurs et visions succèdent à de rares moments de conscience. 
La seconde partie de l'album, enchaîne avec le fiévreux 'Wilderness Of Mirrors', titre sombre et enflammé qui éloigne plus encore de toute réalité et plonge l'auditeur dans le bain acide des illusions. La douce et mélancolique 'Here And Now' offre une respiration bienvenue et permet à THE BLACK ANGELS de dérouler une ballade sensible que prolonge '100 Flowers Of Paracusia'. Du Doors par ci, du Patti Smith par là. On adhère ! En fin de parcours, l'endiablé 'A Walk On The Outside', laisse place au road trip 'Vermillion Eyes' entre blues, pop et rock ;  titre calibré pour les grands espaces. 
La force de THE BLACK ANGELS est d'avoir su au travers de ces nombreuses références, créer son univers dans des compositions riches et inspirées offrant au groupe une identité propre. Il plane dans la musique de ce groupe une mélancolie et une ampleur  qui fait écho et habite celui qui les écoute encore longtemps après s'être abandonné à leur monde. N'est ce pas cela aussi qui fait le sel du talent ? Qu'à cela ne tienne, THE BLACK ANGELS avec 'Wilderness Of  Mirrors', offre son meilleurs disque à ce jour et devra redoubler d'inspiration pour proposer une suite à ce monument. 

jeudi 4 mai 2023

[ TV ]


SPARKS /
The Girl Is Crying In Her Latte
FROM : 'The Girl Is Crying In Her Latte 
FORMATS : CD / PICTURE LP / LP 
[ Virgin Records ]

mercredi 3 mai 2023

[ SORTIES ]


CHEZ LES DISQUAIRES EN MAI / CHEZ LES DISQUAIRES EN MAI / CHEZ LES DISQUAIRES EN MAI



BEACH HOUSE 
Become / EP
CD  -  [Bella Union]

BLACK HEART PROCESSION
Amore Del Tropico / Album 
2LP   -  [Touch & Go]
CALEXICO
Feast Of Wire 20th / Album
2CD/3LP  -  [City Slang]

CHAPTERHOUSE 
Chronology / Box 
6CD  -  [Cherry Red]
THE CRAMPS
Flamejob / Album
LP COULEUR  -  MusicOnVinyl 

CHROME 
3rd From The Sun / Album
LP  -  Cleopatra 
THE CULT
The Cult / Album 
2LP COULEUR/2LP  -  Beggars Banquet 

ETIENNE DAHO 
Tirer La Nuit Sur Les Etoiles / Album
CD/LP COULEUR/ CASSETTE  -  Barclay
DEATHSTARS
Everything Destroys You / Album
CD/LP COULEUR  -  Nuclear Blast 

DIAMANDA GALAS 
Broken Gargoyles / Album 
LP -  Intravenal Sound Operations 
ALISON GOLDFRAPP
The Love Invention / Album 
CD/LP COULEUR  -  Be Music Group

GHOST DANCE 
The Silent Shout / Album
CD  -  Voltage Records 
ISOLATED GATE
Universe In Reverse / Album 
CD/VINYLE   -  Darla 

KILLING JOKE 
Wardance / Pssyche / EP
12' VINYLE COULEUR   -  Cadiz 
KILLING JOKE 
In Dub Rewind (vol II)  / Compilation
2LP COULEUR  -  Cadiz

THE KVB 
Artefacts (Remaginings...) / Album 
CD  -  Cleopatra 
LIMOUSINE
Hula Hoop / Album
CD/LP  -  Electroshock

MINISTRY
Animositisomina / Album
LP COULEUR / MusicOnVinyl
OM
Gebel Barkal / Version / Single
7' VINYLE  -  Drag City 

RITUAL HOWLS
Virtue Falters / Album 
CD/LP COULEUR  -  Felte 
THE SISTERS OF MERCY 
The Reptile House / EP 
LP COULEUR  -  Warner 

THE SMASHING PUMPKINS
Atum / Album
3CD/4LP  -  Martha's Music 

SPARKS
The Girl Is Crying In Her Latte / Album
CD/LP PICTURE/LP  -  Virgin 

SQURL
Silver Haze / Album 
CD/LP COULEUR  -  Sacred Bones 

VNV NATION
Electric Sun / Album 
CD/LP COULEUR/LP  -  Anachron Sounds