jeudi 11 mai 2023

[ CHRONIQUE ]


PIXIES
Doggerel
CD/LP/K7
[ Infectious Music ]
28.09.22


Qu'il est loin le temps des répétitions dans le garage de David Lovering et de ce premier concert  à Boston. On est en 1986 et les PIXIES fraîchement formés font leurs premiers pas. Le quatuor va rencontrer Gary Smith (producteur du studio Fort Apache) en première partie de Throwing Muses en 1987, mettant en orbite un des plus grand groupe de rock du monde. PIXIES sort quatre albums entre 1988 et 1991. On retiendra les joyaux que sont 'Doolittle' et 'Bossanova'. Après la tournée de 'Trompe Le Monde' en 1992, les tensions sont telles que Kim Deal (basse) et Black Francis (guitare, voix) ne s'adressent plus la parole. La confirmation de la fin des PIXIES est annoncé par Black Francis début 1993. Les membres du groupe seront eux informés par fax par ce dernier. 
Après onze ans de silence, le groupe se reforme pourtant en février 2004 et donne son premier concert au Fine Line de Minneapolis en avril de la même année. A l'été 2013, PIXIES annonce que Kim Deal quitte le groupe. C'est depuis Paz Lenchantin qui la remplace. Cette dernière à d'ailleurs participé aux quatre albums studio que le groupe à sorti entre 2014 et 2022. 
En 2023, le groupe à publié autant d'albums dans sa première vie que dans sa seconde et même si les compositions de Black Francis scintillent un peu moins aujourd'hui qu'hier, elles n'en restent pas moins le plus souvent d'un très bon niveau. A en juger par 'Nomatterday' qui ouvre 'Doggerel', leur dernier disque paru à l'automne dernier. PIXIES conserve cette place unique du groupe qu'on aime pour sa singularité. 'Vault Of Heaven' confirme la tendance. Un rock mélodique aux sonorités familières avec ses couplets refrains qui font mouche. Le quatuor garde ici où là les accents punk rock essentiels à leur passages live à cent à l'heure et 'Dregs Of The Wire' semble calibré pour. Sur 'Doggerel' on retrouve aussi les ballades typiques chères à Black Francis et la chaloupée 'Hauted House' est là pour tempérer et donner de la hauteur. La magie perdure avec l'excellent 'Get Simulated', titre qui passe de l'épure à un rock des plus cool, emboité dans une mélodie imparable. Après la ballade (country) 'The Lord Has Come Back Today', on retrouve la belle écriture de Black Francis avec l'épique 'Thunder And Lightning', titre que n'aurait pas renié 'Bossanova' (1990). Composition charpentée d'une belle mélodie aux guitares chatoyantes. Un des moments savoureux de cette nouvelle collection. La magnifique 'There Is A Moon' qui suit,  sonne comme un classique du répertoire PIXIES et prouve que le groupe reste encore aujourd'hui une référence incontournable de la scène rock. En outre 'Doggerel' est un disque bien produit, chaleureux et bénéficie pour son visuel d'une charte graphique très 'arty' à l'esthétique iconique signé Chris Bigg, collaborateur du regretté Vaughan Oliver (v23), responsable de toutes les pochettes du groupe depuis leur début et de nombreuses autres du catalogue du label 4ad. 
En fin d'album, 'Who's More Sorry Now?' fait partie de ces ballades auxquelles on ne résiste pas. Mélodie boisée, guitares cristallines, tout y es pour s'y perdre. Un charme immédiat pour un abandon total. Force est de constater que PIXIES n'a pas proposé un disque aussi cohérent depuis longtemps et 'Doggerel' est aussi homogène que diversifié, comprenant de bonnes et de très bonnes chansons comme l'efficace 'You're Such a Sadducee' et la cool attitude de 'Doggerel' qui termine l'album en beauté et Black Francis de nous rappeler au passage à quel point il aime Iggy Pop... Quel plaisir de retrouver PIXIES aussi inspiré avec un disque qui fait déjà partie des meilleurs du groupe. L'avenir s'annonce serein sinon radieux pour le quatuor qui après de trente-cinq ans n'a encore visiblement pas tout donné. 

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