mercredi 17 octobre 2018

[ CHRONIQUE ]

TRISOMIE 21  /  Happy E.N.D.
Compact Disc - Vinyle 
[ chromo music ]


Revenu en 2017 de presque huit années de silence, TRISOMIE 21, groupe culte en activité depuis le début des années 80, n’en finit plus de nous gâter que ce soit sur scène ; le groupe tourne depuis une bonne année et devrait le faire encore en 2019 pour ce qui est d’une de leur plus longue tournée depuis la création du projet.  Mais TRISOMIE 21 après le dernier né ‘Elegance Never Dies’ continue aussi de produire ;  ici pas l’intermédiaire d’une armée de producteurs talentueux.

Le 11ème album du groupe Français et la tournée qui s’en suivi a donné l’impulsion près de 40 ans après les débuts de TRISOMIE 21 à un album unique, un disque de remixes, plus encore, de relectures du dernier ‘Elegance Never Dies’. Un album ambitieux, puisque neuf des meilleurs producteurs de tous les temps se sont penché sur les titres du dernier album pour en donner leurs propres versions. Certains d’entre eux sont de véritables légendes. Ce qui est remarquable ici, autant que la qualité des versions, c’est l’homogénéité de l’ensemble. A croire que tous ont travaillé ensemble vers un but commun. Et pourtant …. 

Ainsi, ‘Our Trip’ est revu et corrigé par Dave Bascombe, producteur de Depeche Mode ou encore Tears For Fears. Sa version et tout en apesanteur, offrant une dimension élégiaque au titre original. De son côté, Peter Walsh qui travailla entre autres avec Simple Minds ou Alphaville vitamine et accélère le propos de ‘Where Men Sit’, une des grandes réussites de ‘Happy E.N.D. La Version de ‘Rebirth’ qu’offre John Fryer (Cocteau Twins, Wire) est froide et implacable et accède à une ampleur nouvelle. Absolument excellent ! Gareth Jones renommé producteur de Erasure ou Interpol, apporte lui une dynamique nouvelle à ‘Over The Noisy Keys’ et enferme l’auditeur dans une bulle de mystère. En milieu de parcours Dave Allen (The Sisters Of Mercy – The Cure) procure à ‘Happy E.N.D.’ la respiration attendue avec ce ‘Something Else’ retravaillé en une tirade quasi instrumentale propice au voyage. ‘Is Anybody Home Part 5’ devient plus expérimentale presque ambient sous la houlette de Chris Kimsey (Killing Joke, Marillion).  On reconnait bien la patte de Stephen Hague (Pet Shop Boys, New Order ou encore Siouxsie & The Banshees) avec cette relecture plus dansante et enjouée de ‘No Man Can Imagine’, un des grands moments de l’album. Même mouvance pour Sean Beavan (producteur de Marilyn Manson entre autres) qui booste ‘Tender Now’ vers des sommets, offrant au titre une orientation dansante et une énergie communicative. Vraiment remarquable ! En fin de parcours on retrouve un  des titres phares de ‘Elegance Never Dies’, ‘Alice’ qui se voit retravaillé par le célèbre producteur de Suède ou encore Placebo, Steve Osborne qui propulse le propos vers un electro rock sautillant, incandescent et sur-vitaminé avec un naturel et un talent qui laisse sans voix. 

L’ensemble de ‘Happy E.N.D. en plus d’être homogène est de grande qualité et extrêmement bien produit. L’investissement des intervenants et total et le résultat respire la passion et le talent. La pochette elle-même très réussie rappelle la genèse de TRISOMIE 21 de par son graphisme et son épuration. Les albums de remixes sont bien souvent inégaux mais ‘Happy E.N.D.’ est bien autre chose qu’un simple disque de remixes. C’est un album de relectures à part entière qui s’écoute de bout en bout. Encore une fois, TRISOMIE 21 demeure une des formation française des plus singulière et des plus recommandable. 



[ FREUND ]

 

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